[ARCHIVÉ] Les nanotechnologies : revue de la documentation sur l’exposition, les risques sanitaires et les nouvelles réglementations
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La nanotechnologie consiste à créer des matériaux, dispositifs et systèmes en manipulant la matière à l’échelle nanométrique (un à cent milliardièmes de mètre). L’exposition aux nanoparticules de synthèse (NPS) utilisées dans les biens de consommation ou se retrouvant dans l’air, l’eau et les aliments constitue un risque émergent pour la santé humaine. Outre leur taille, les NPS se distinguent par des caractéristiques et propriétés particulières, notamment un rapport surface/volume élevé et des propriétés de surface qui pourraient les rendre plus toxiques que les matériaux de plus grande échelle. Vu la fabrication en masse de biens de consommation contenant des NPS, telles que les nanotubes de carbone (NTC) et les nanoparticules d’argent (NP-Ag), de dioxyde de titane (NP-TiO2) et d’oxyde de zinc (NP-ZnO), ainsi que l’utilisation d’oxyde de cérium (NP-CeO2) comme additif pour carburants, l’exposition environnementale à ces composés est une
possibilité bien réelle. Les risques d’exposition sont difficiles à évaluer de façon réaliste en raison de l’état très lacunaire des connaissances sur les sources et le devenir des NPS dans l’environnement et du manque de méthodes d’analyse permettant leur quantification dans les modèles environnementaux; néanmoins, les données existantes sur les matières particulaires, les particules ultrafines, les fibres minérales et les vapeurs métalliques laissent entrevoir certains risques éventuels. Aucune donnée existante ne permet d’établir de façon indiscutable que l’exposition aux NPS (présents dans l’air, l’eau ou les aliments, ou issus de l’utilisation ou de l’élimination de biens de consommation) entraîne des effets indésirables sur la santé de l’homme. Des effets toxiques ont été relevés dans le cadre d’études toxicologiques sur des modèles animaux et des lignées cellulaires (animales et humaines), mais leur pertinence et leurs implications pour les populations humaines ne sont toujours pas évidentes. On manque d’études épidémiologiques reposant sur des expositions réalistes aux NPS. Au Canada et ailleurs dans le monde, on se penche sur des initiatives de réglementation destinées à mettre au point : des définitions fonctionnelles des nanomatériaux, et
notamment de leur comportement (agrégation ou agglomération); des règles d’étiquetage pour les produits contenant des NPS; un recueil des données et informations existantes sur les produits pour les fabricants et utilisateurs actuels de NPS, ainsi que d’autres essais; et une démarche pour combler les lacunes dans l’évaluation de la toxicité et de l’exposition. Des programmes de recherche sont en cours au Canada et aux États-Unis pour combler les lacunes dans les connaissances sur l’exposition humaine et les effets sanitaires des NPS. Le milieu scientifique est confronté au défi de mettre au point de nouvelles méthodes d’évaluation des risques permettant de déterminer les caractéristiques de l’exposition aux NPS ainsi que leurs effets nocifs.