Régie de la santé des Premières Nations et CCNSE : soutenir les communautés autochtones par un partenariat d’application des connaissances
En octobre 2013, les communautés des Premières Nations de la Colombie-Britannique ont fait une avancée historique dans leur autodétermination en santé lorsque la Régie de la santé des Premières Nations s’est vu confier certains programmes de la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits (DGSPNI) de Santé Canada. Parmi ceux-ci se trouve la Division de la santé environnementale et publique, premier programme provincial de santé environnementale dirigé par les Premières Nations au Canada. Plus de six ans plus tard, l’approche de prestation des services de la Régie de la santé des Premières Nations, axée sur la communauté et dirigée par les Nations, a provoqué des partenariats avec les Premières Nations et d’autres acteurs pour relever les défis actuels et émergents et pour offrir des conseils, des directives et du soutien adéquat.
Vu l’évolution constante de la santé environnementale, les partenariats sont essentiels pour garantir que notre travail est opportun, pertinent et fondé sur des données probantes. La Régie de la santé des Premières Nations et le CCNSE ont pu officialiser leur approche de partenariat par une entente de détachement selon laquelle un agent de santé environnementale (ASE) de la Régie de la santé des Premières Nations travaille à distance avec le personnel du CCNSE pour créer des produits d’application des connaissances, et plus largement, pour échanger de l’information sur différents sujets. Cette entente offre une flexibilité temporelle et spatiale, et grâce à ce partenariat, les capacités de l’autorité de santé dans l’application des connaissances en santé environnementale sont augmentées. Bien que les enjeux aient été choisis selon les discussions de la Régie de la santé des Premières Nations avec les Premières Nations locales, les produits de l’entente de détachement sont conçus pour être utiles pour le public du CCNSE partout au pays.
En collaborant avec les Premières Nations, l’ASE de la Régie de la santé des Premières Nations a porté à l’attention du CCNSE des questions entourant les effets du changement climatique sur la sécurité sanitaire des aliments traditionnels. Le CCNSE a ensuite produit une revue de la littérature pour formuler des directives claires et factuelles. Afin que celles-ci tiennent compte des enjeux des Premières Nations, des Inuits et des Métis de partout, les relations solides du CCNSE ont été mises à profit pour obtenir les commentaires de praticiens en santé environnementale de partout au pays. Le guide et le webinaire en résultant traitent des enjeux soulevés directement par les membres et les communautés des Premières Nations.
L’entente a aussi créé une occasion d’échange et d’approfondissement sur les enseignements tirés de la détection du radon dans les Premières Nations. L’article, qui a été publié dans Dossier santé environnementale, s’intéressait à l’importance des champions communautaires pour le développement et la mise en œuvre de programmes de santé environnementale. L’approche présentée, qui se concentre sur les interventions de santé publique dirigées par la communauté, peut être utile dans les communautés de toutes tailles et structures, et pour d’autres enjeux. La Régie de la santé des Premières Nations a aussi réussi à appliquer ce modèle dans son travail auprès des Premières Nations pour favoriser la manipulation adéquate des aliments traditionnels. L’utilisation du réseau de professionnels du CCNSE a offert un aperçu des collaborations entre les autres provinces et les municipalités ou les Premières Nations pour la détection du radon à l’échelle communautaire.
Les Premières Nations occupent depuis des temps immémoriaux des terres qui forment maintenant la Colombie-Britannique. La Régie de la santé des Premières Nations se veut un partenaire de bien-être et soutient une santé environnementale continue et améliorée sur ces terres. Par son partenariat avec le CCNSE, la Régie de la santé des Premières Nations a été en mesure d’explorer en détail des enjeux émergents, avec la participation complète de détenteurs de savoirs des Premières Nations. De plus, le CCNSE a obtenu des renseignements importants sur les défis de santé environnementale émergents pour les communautés de la Colombie-Britannique, tout en ayant accès aux savoirs locaux et à l’expertise de la Régie de la santé des Premières Nations pour trouver des solutions.
Malgré la nature temporaire de l’entente de détachement, le partenariat tient toujours, et d’autres occasions d’étudier des enjeux de santé publique et environnementale émergents aussi divers que la gestion des situations d’urgence et l’intoxication par les mollusques se présenteront. L’échange de savoir et la participation conjointe, ainsi que la collaboration avec d’autres organismes comme le Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique et Santé Canada, garantissent que nous apprenons ensemble et que nous offrons d’excellents services.
À propos de l’auteur
Casey Neathway est gestionnaire des services de santé publique environnementale pour la région de l’Intérieur, Régie de la santé des Premières Nations. Inspecteur de la santé publique certifié, il détient des diplômes en biologie cellulaire et moléculaire et en microbiologie ainsi qu’en santé environnementale et dirige une équipe de professionnels en santé environnementale qui offre des services à cinquante-quatre Premières Nations de l’intérieur des terres de la Colombie-Britannique. M. Neathway est aussi le président de la division de la Colombie-Britannique et du Yukon de l’Institut canadien des inspecteurs en santé publique (ICISP).