Exploitation de mines d'uranium : Évaluation des répercussions de l'exploitation des mines d'uranium sur la santé au Nunavut
R Moorhouse, G Habibi, D Richard, T Byambaa, T Fabro
l'Université Simon Fraser : maîtrise en santé publique
L'exploitation de mines d'uranium a été proposée dans la région de Kivalliq au Nunavut, à 80 km à l'ouest du lac Baker. Historiquement, les Nunavutois ont rejeté l'exploitation de mines d'uranium dans le territoire, 90 % de la communauté ayant voté contre en 1990 (McPherson, 2003). La question d’exploiter l’uranium au Nunavut a récemment refait surface dans le cadre du projet d'exploitation minière Kiggavik proposé par une société française, Areva Resources. Nunavut Tunngavik Incorporated (NTI), une organisation inuit chargée de la supervision de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut et de la promotion des droits miniers, est récemment revenu sur sa décision d'interdire l'exploitation des mines d'uranium et travaille sur une nouvelle démarche et politique (Mines Alerte Canada, 2011). Le gouvernement territorial cherche également à favoriser le développement industriel. Le projet Kiggavik s'apprête à effectuer une étude d'impact sur l'environnement (EIA). Les études d'impact courantes se limitent le plus souvent à l'exploration de la santé physique plutôt que les principaux facteurs déterminants de la santé. Toutefois, les écologies sensibles du nord ainsi que les iniquités en santé des Autochtones au Canada accentuent l'importance qu'une étude d'impact (EIA) mette en place un cadre approprié pour l'évaluation des effets à long terme du développement des ressources dans les communautés inuites (Kryzanowski et McIntyre, 2011; Noble et Bronson, 2010). Cette étude examine les voies par lesquelles l'exploitation des mines affecte la santé de la population, du niveau global au niveau cellulaire, évalue les risques sur la santé et recommande des mesures préventives afin de minimiser les effets négatifs de l'exploitation des mines d'uranium au Nunavut. Les utilisateurs principaux visés dans ce rapport sont les Nunavutois eux-mêmes qui, espérons-le, auront l'occasion d'influencer le développement de politiques reliées à l'exploitation des mines d'uranium au Nunavut et de développer des stratégies de prévention et d'atténuation des risques qui répondront aux préoccupations de la communauté. Pour conclure, la proposition d'exploitation des mines d'uranium dans la région de Kivalliq au Nunavut soulève des préoccupations importantes pour les intervenants concernés, y compris le gouvernement du Nunavut, les communautés inuites et les professionnels de la santé. En outre, la susceptibilité et la vulnérabilité du contexte Autochtone du nord pourraient éventuellement exposer les communautés inuites dans la région de Kivalliq à des risques d’effets négatifs sur la santé provenant de l'exploitation de mines d'uranium. Les stratégies de prévention mentionnées impliquent le renforcement des normes réglementaires et industrielles, la surveillance environnementale, l'évaluation préalable et l'infrastructure du réseau de santé. Puisque ce rapport a employé une démarche fondée sur l'évaluation rapide, une recherche plus approfondie est encouragée pour mieux comprendre l’incidence à long terme sur la santé du développement des exploitations de mines d'uranium dans les communautés inuites du nord du Canada.