[ARCHIVÉ] La transformation des résidus forestiers en énergie favorise-t-elle la santé des collectivités?
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Les résidus forestiers sont une biomasse ligneuse non commercialisable constituée des déchets de l’exploitation forestière et des usines de transformation du bois telles que les scieries. Les résidus forestiers sont un combustible commode pour les systèmes de chauffage à biomasse traditionnels à foyer ouvert ou fermé (cheminées, poêles à bois), mais on s’en sert depuis quelque temps pour alimenter des systèmes de cogénération bois-énergie à combustion avancée, qui produisent à la fois de la chaleur et de l’électricité. Les systèmes bois-énergie à combustion avancée sont des systèmes automatisés à haut rendement équipés de dispositifs d’épuration des fumées. Ces systèmes, dont l’emploi est encouragé en Europe, fournissent de la chaleur de façon rentable, utilisent efficacement les ressources ligneuses et peuvent faire partie intégrante des réseaux énergétiques urbains. Les émissions des feux à l’air libre et des systèmes de chauffage à biomasse traditionnels peuvent contenir des polluants atmosphériques tels que les suivants : dioxyde de carbone (CO2), carbone élémentaire, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), benzène, aldéhydes, dioxines (polychlorodibenzo-p-dioxines, ou PCDD), radicaux libres et matières particulaires (MP). On estime que les émissions de matières particulaires, de monoxyde de carbone (CO) et de composés organiques volatils (COV) des systèmes bois-énergie à combustion avancée, tels que ceux à gazéification, sont plus faibles d’un ordre de grandeur que celles des systèmes traditionnels. La quantité et la composition chimique des polluants atmosphériques émis par combustion de la biomasse dépendent des caractéristiques et conditions de la combustion, et la combustion complète, qui est plus souvent possible avec les systèmes bois-énergie à combustion avancée, permet de réduire les émissions de polluants, voire leur toxicité. Les matières
particulaires issues d’une combustion complète ont la particularité de présenter une bonne hygroscopicité (faculté d’absorber l’humidité de l’air) qui les rend moins susceptibles de se déposer dans les poumons et réduit ainsi leur toxicité. Cependant, les réseaux de chauffage urbains utilisant des systèmes bois-énergie à combustion avancée pourraient accroître les risques pour la santé des populations locales en raison de leur proximité avec les sources d’émission. Comme ces systèmes connaissent une croissance rapide au Canada, on a besoin de plus d’études épidémiologiques et expérimentales pour évaluer les effets de leur adoption sur la santé des populations.