Tiques au Canada : état des lieux et risques sanitaires


Messages clés |
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Introduction
Il est maintenant reconnu que le réchauffement climatique, les changements d’habitudes migratoires des animaux et la fragmentation des terres provoquent l’expansion des populations de tiques1-5. Les tiques sont des vecteurs connus de pathogènes bactériens, viraux et protozoaires transmissibles à l’humain. Les populations de tiques vectrices d’agents pathogènes émergents gagnent du terrain au pays, ce qui fait augmenter le risque d’exposition. Le présent document vise à détailler les facteurs de risque et les risques sanitaires liés à l’exposition aux tiques au Canada, et à inventorier les mesures préventives visant à réduire les expositions. Il s’agit de la première revue d’une série de quatre sur les tiques au Canada.
Méthodologie de recherche documentaire
La présente recherche sur les facteurs de risque et les risques sanitaires liés à l’exposition aux tiques se base sur l’étude de publications universitaires et de publications parallèles. Un ensemble de sources anglaises pertinentes a été tiré de Web of Science, EBSCO (Medline, CINAHL, Academic Search Complete, ERIC), Google Scholar et Google. La période de recherche allait de 2000 à nos jours; nous avons cependant utilisé quelques publications déterminantes antérieures. Nous avons également ajouté d’autres sources repérées à partir de celles retenues ou qui en faisaient mention. Les publications examinées comprennent des publications à comité de lecture, des publications parallèles et des rapports émis par des établissements universitaires, le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et territoriaux et les agences de santé publique.
Pour faire partie de la sélection, les articles, rapports et sites Web devaient traiter des maladies transmissibles à l’humain par les tiques (maladie de Lyme, anaplasmose, babésiose, infection à Borrelia miyamotoi, fièvre récurrente à tiques, fièvre pourprée des montagnes Rocheuses, maladie de Powassan, tularémie ou infections émergentes), d’épidémiologie (prévalence et incidence) ou des mesures de protection personnelle. Les termes recherchés comprenaient les noms latins des pathogènes et des tiques vectrices. Nous avons utilisé de manière préférentielle des publications canadiennes, quand cela était possible. Notre sélection définitive inclut 92 sources, chacune analysée et synthétisée par une même évaluatrice. La liste complète des termes recherchés et des résultats est disponible sur demande.
Résultats
Panorama des tiques et des maladies transmises par les tiques au Canada
Les tiques demeurent une menace pour la santé publique au Canada. Bien que l’on en recense plus de 40 espèces au pays, les principales vectrices de maladies sont la tique à pattes noires (Ixodes scapularis) et la tique occidentale à pattes noires (Ixodes pacificus), respectivement établies à l’est et à l’ouest des Montagnes rocheuses, principalement le long de la frontière sud, mais également dans d’autres régions612. Bien qu’Ixodes scapularis ait été repérée dans toutes les provinces à l’est des Montagnes rocheuses, l’Alberta et la Saskatchewan n’en recensent pas de populations endémiques8, 13. De moindres efforts de surveillance sont peut-être à l’origine d’une sous-estimation. D’autres espèces sont à surveiller comme Dermacentor variabilis (tique américaine du chien), Dermacentor andersoni (tique des Rocheuses) et Amblyomma americanum (tique étoilée d’Amérique)1, 13. Les populations de tiques vectrices de maladies ne cessent de croître en raison du réchauffement climatique, des migrations animales et de la fragmentation des terres causée par la déforestation et l’urbanisation1-5. On estime que les tiques progressent de 35 à 55 km vers le nord chaque année3. Des espèces connues comme étant vectrices de maladies représentent aussi de nouvelles menaces potentielles pour la santé. Par exemple, en Colombie-Britannique, on vient de découvrir qu’Ixodes angustus, une tique endémique en Amérique du Nord, est porteuse de Borrelia mayonii, une nouvelle espèce de Borrelia14. Des études récentes montrent également que Haemaphysalis longicornis (tique asiatique à longues cornes) progresse vers le nord des États-Unis et pourrait s’établir au Canada15, 16.
Il est établi que les tiques vectrices de maladies sont porteuses d’agents pathogènes, viraux et protozoaires transmissibles à l’humain en cas de contact prolongé au cours d’un repas de sang. Au Canada, les principales maladies transmises par les tiques sont la maladie de Lyme (Borrelia burgdorfei), l’anaplasmose (Anaplasma phagocytophilum), la babésiose (Babesia microti), l’infection à Borrelia miyamotoi, la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses (Rickettsia rickettsii), la maladie de Powassan et la tularémie8. Plusieurs autres pathogènes préoccupants transmis par les tiques émergent en Amérique du Nord, dont ceux causant le syndrome alpha-gal (allergie à la viande rouge), l’ehrlichiose (Ehrlichia chaffeensis), le virus Heartland, l’encéphalite à tiques et la toxoplasmose (Toxoplasmosis gondii)15,17,18. La présence et la détection croissantes de nouvelles tiques vectrices de maladies rappellent l’importance de surveiller toutes les piqûres et tous les symptômes subséquents, quelle que soit l’espèce de tique vectrice concernée. La section qui suit présente les principaux agents pathogènes transmis par les tiques au pays.
Pathogènes préoccupants transmis par les tiques au Canada
Vu la pluralité des méthodes de surveillance et de signalement et la sous-déclaration des cas, on a du mal à saisir l’ampleur réelle de la menace sanitaire représentée par les maladies transmises par les tiques19, 20. La surveillance et le signalement des pathogènes varient selon les provinces et les territoires. En 2022, la maladie de Lyme et la tularémie sont les seules maladies à déclaration obligatoire à l’échelle nationale1. En l’absence de données canadiennes, la présente étude s’est basée sur des estimations épidémiologiques étatsuniennes comparables, quand cela était possible (tableau 1. Tiques vectrices et pathogènes préoccupants au Canada).
Tableau 1. Tiques vectrices et pathogènes préoccupants au Canada
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Pathogènes |
Principales tiques vectrices |
Distribution géographique+ |
Déclaration obligatoire au Canada |
Taux d’incidence estimé (pour 100 000 habitants) |
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Bactéries |
Analplasma phagocytophilum |
Ixodes scapularis Ixodes pacificus Ixodes spinipalpis |
C.-B., Alb., Sask., Man., Ont., Qc, N.B., T.-N.-L. N.É., Î.-P.-É. |
Non |
1,54 en 2018 (Manitoba)21
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|
Borrelia burgdorferi |
Ixodes scapularis Ixodes pacificus |
C.-B., Alb., Sask., Man., Ont., Qc, N.B., T.-N.-L. N.É., Î.-P.-É. |
Oui |
7,0 en 201922 |
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Borrelia hermsii |
Ornithodoros hermsi |
C.-B. |
Non |
- |
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Borrelia miyamotoi |
Ixodes scapularis Ixodes pacificus |
C.-B., Alb., Man., Ont., Qc, T.N.-O., N.É., T.-N.-L. Î.P.-É. |
Non |
- |
||
Borrelia mayonii |
Ixodes scapularis Ixodes angustuss |
C.-B., Ont. |
Non |
- |
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Fièvre pourprée des montagnes Rocheuses (Rickettsia rickettsia) |
Dermacentor variabilis Dermacentor andersoni Rhipicephalus sanguineus |
C.-B., Alb., Sask., Ont., N.-É. |
Non |
0,2 en 2019 (Colombie-Britannique)23 |
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Tularémie (Francisella tularenis) |
Dermacentor variabilis Dermacentor andersoni Amblyomma americanum |
Partout au Canada |
Oui |
0 en 202223 |
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Parasites |
Babésiose |
Ixodes scapularis Ixodes angustus |
C.-B., Man., Ont., Qc, T.N.O., N.É. |
Non |
0,9 en 2019 (ÉtatsUnis)24 |
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Virus |
Virus de Powassan |
Ixodes cookei Ixodes marxi Ixodes spinipalpis Ixodes scapularis Dermacentor andersoni |
Man., Ont., Qc, T.N.O., N.É., Î.P.-É. |
Non |
- |
+ Ixodes scapularis et Ixodes pacificus sont respectivement présentes à l’est et à l’ouest des Montagnes rocheuses.
* Adaptation actualisée de Bouchard et coll., 20 191
Maladie de Lyme (Borrelia burgdorferi)
La maladie de Lyme, causée par la bactérie Borrelia burgdorferi, est la maladie transmise par les tiques la plus fréquemment signalée en Amérique du Nord9. Ses symptômes varient selon le stade de la maladie. Comptent parmi les premiers à se manifester un érythème migrant (éruption ayant l’aspect d’une cible) et des symptômes grippaux de 3 à 30 jours après l’exposition. Aux stades suivants, les symptômes peuvent inclure des manifestations cardiaques et neurologiques, puis de l’arthrite9,25,26. La maladie de Lyme est difficile à diagnostiquer à temps, car la piqûre de tique passe souvent inaperçue et les symptômes de l’infection ne sont pas spécifiques27.
Tiques vectrices : En Amérique du Nord, le principal vecteur de la maladie est Ixodes scapularis (tique à pattes noires) à l’est des montagnes Rocheuses et Ixodes pacificus (tique occidentale à pattes noires) à l’ouest de celles-ci9. On vient de prouver qu’Ixodes angustus est également vectrice de la maladie en Colombie-Britannique14.
Épidémiologie : Plus de 300 000 cas sont déclarés chaque année aux États-Unis25, 28. Au Canada, l’incidence des cas signalés est en hausse, avec 2 634 cas en 2019, soit 7 cas pour 100 000 habitants. La surveillance montre que la plus grande concentration d’infections a lieu au Manitoba, en Ontario, au Québec et en Nouvelle-Écosse (tableau 2. Incidence de la maladie de Lyme au Canada)26. L’augmentation constante de l’incidence de la maladie de Lyme est due en partie à la progression géographique des tiques vectrices13.
Plusieurs autres variétés de Borrelia peuvent causer la maladie de Lyme, comme Borrelia mayonii, récemment découverte en Colombie-Britannique. C’est Ixodes angustus, une autre espèce de tique endémique en Amérique du Nord, qui en est porteuse15. La présence de l’espèce est également documentée en Ontario1. Il est donc très important de surveiller toutes les piqûres de tiques et les symptômes subséquents, quelle que soit la tique vectrice.
Tableau 2. Incidence de la maladie de Lyme au Canada en 2019 (pour 100 000 habitants)22
Province ou territoire |
Incidence pour 100 000 habitants |
Colombie-Britannique |
0,3 |
Alberta |
0,3 |
Saskatchewan |
0,1 |
Manitoba |
4,8 |
Ontario |
8,0 |
Québec |
5,9 |
Nouveau-Brunswick |
4,6 |
Nouvelle-Écosse |
85,6 |
Île-du-Prince-Édouard |
3,8 |
Terre-Neuve-et-Labrador |
0 |
Yukon |
0 |
Territoires du Nord-Ouest |
0 |
Nunavut |
0 |
Anaplasmose (Anaplasma phagocytophilum)
L’anaplasmose (aussi connue sous le nom d’anaplasmose granulocytaire humaine) est causée par la bactérie Anaplasma phagocytophilum. Ses symptômes incluent généralement une forte fièvre, de 5 à 21 jours après l’exposition, puis des symptômes grippaux. L’infection s’estompe d’elle-même dans la plupart des cas. Les personnes âgées ou immunodéficientes sont toutefois à risque de complications29.
Tiques vectrices : Ixodes scapularis, Ixodes pacificus et Ixodes spinipalpis (tique des souris)29.
Épidémiologie : Le Manitoba est actuellement la seule province où l’anaplasmose est une maladie à déclaration obligatoire. L’incidence y augmente régulièrement depuis le début de la surveillance des cas en 2013. Les données les plus récentes indiquent un taux d’incidence de 1,54 pour 100 000 habitants en 2018, soit le double des chiffres de 2017 (0,66 pour 100 000 habitants)21. La même progression régulière s’observe aux États-Unis30. Bien qu’il y a ait peu de données de surveillance dans le reste du Canada, le risque d’anaplasmose existe dans toutes les régions où l’on trouve des populations de tiques à pattes noires. Les zones à risque pour la maladie de Lyme le sont également pour l’anaplasmose21, 29.
Babésiose (Babesia microti, Babeisa duncani, Babesia divergens)
La babésiose se transmet principalement par la piqûre de tiques Ixodes scapularis infectées par le parasite Babesia microti24. L’infection est aussi possible par Babesia duncani et Babesia divergens31. Elle entraîne généralement des symptômes grippaux légers à modérés, mais peut aussi provoquer des complications ou le décès chez les populations vulnérables (personnes âgées ou immunodéficientes)24.
Tiques vectrices : variétés d’Ixodes et Dermacentor albipictus32.
Épidémiologie : La babésiose est une maladie à déclaration obligatoire aux États-Unis depuis 201132. En 2015, on en recensait 2 074 cas dans 33 états pour un taux d’incidence de 0,9 pour 100 000 habitants24. Le nombre de cas augmente constamment depuis 2011, alors que de plus en plus d’états rendent la déclaration des cas obligatoire. Le Canada n’a pas encore pris cette mesure, mais un petit nombre de cas ont cependant été signalés au Manitoba et en Ontario33-35. La présence Babesia microti a également été détectée chez des tiques Ixodes angustus en Colombie-Britannique10.
Infection à Borrelia miyamotoi
La bactérie Borrelia miyamotoi provoque une fièvre récurrente causée par la piqûre de tiques infectées. Les symptômes, qui comprennent fièvre, frissons et céphalées, sont souvent non spécifiques36, 37.
Tiques vectrices : Ixodes scapularis et Ixodes pacificus38.
Épidémiologie : La surveillance des cas est limitée par le manque de signalements. Les recherches préliminaires indiquent néanmoins que Borrelia miyamotoi a été détectée chez des tiques au Canada et qu’il s’agit d’un risque émergent dans le nord-est des États-Unis, où le taux d’infections coïncide avec l’incidence de la maladie de Lyme1,37,39.
La fièvre récurrente peut aussi être transmise par des tiques Ornithordoros hermsi infectées par Borrelia hermsii, comme on l’a vu en Colombie-Britannique. Cependant, on dispose de peu de données sur le taux d’incidence, probablement en raison de la présence méconnue de Borrelia hermsii dans la province40.
Fièvre pourprée des montagnes Rocheuses (Rickettsia rickettsii)
La fièvre pourprée des montagnes Rocheuses est transmise par la bactérie Rickettsia rickettsii. Il s’agit de la seule rickettsiose observée au Canada. Ses symptômes se manifestent après une période d’incubation de 2 à 15 jours et peuvent associer de la fièvre et une éruption cutanée. Les risques de complications augmentent avec l’âge et l’absence de traitement. Selon les estimations, le risque de décès va de 5 à 30 %, dépendamment de l’accès au traitement41,42.
Tiques vectrices : Dermacentor andersoni (tique des Rocheuses) dans l’Ouest canadien et Dermacentor variabilis (tique américaine du chien) dans l’est43. Rhipicephalus sanguineus est également vectrice de la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses1.
Épidémiologie : La déclaration des cas varie selon les provinces et les territoires. On manque donc de données sur la distribution et la prévalence de la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses, malgré la présence de populations de tiques vectrices43. En 2019, on a recensé 9 cas en Colombie-Britannique, soit une incidence de 0,20 pour 100 000 habitants23. Aux États-Unis, le nombre de cas progresse régulièrement, avec 5 666 cas recensés entre 2017 et 2019 et une incidence de 1,31 pour 100 000 habitants en 2015; la majorité des cas se trouvent au Midwest et dans le sud des États-Unis42.
Maladie de Powassan
La maladie de Powassan est un flavivirus transmis par les tiques, endémique en Amérique du Nord et en Russie. Elle a été découverte en 1958 en Ontario44. L’infection peut être asymptomatique ou causer des symptômes grippaux légers, après une période d’incubation d’une à quatre semaines. Une infection sur deux provoque des problèmes neurologiques à long terme, et une infection grave sur dix peut causer une encéphalite, voir le décès45, 46.
Tiques vectrices : Principalement Ixodes scapularis, mais également Ixodes cookei, Ixodes marxi et Ixodes spinipalpis1,46,47.
Épidémiologie : On a recensé 21 cas au Canada depuis 2017. À l’heure actuelle, le pathogène est jugé dangereux quoique rare. L’incidence de la maladie est appelée à augmenter si la distribution géographique d’Ixodes scapularis s’étend et que les populations deviennent endémiques, si la surveillance s’améliore, et si les médecins et le grand public sont mieux informés sur la maladie46, 48.
Tularémie
La tularémie est causée par la bactérie Francisella tularensis. Elle se transmet par les piqûres de tiques ou d’insectes comme la mouche à chevreuil et le moustique. S’ajoutent aux sources d’infection potentielles le contact avec des animaux, la consommation d’eau contaminée ou l’inhalation de particules de poussière49, 50. Les symptômes comprennent des ulcères cutanés, des ganglions enflés et des symptômes grippaux. Un traitement par antibiotique guérit presque toujours de la maladie49.
Tiques vectrices : Dermacentor variabilis, Dermacentor andersoni et Amblyomma Americanum. La maladie ne se transmet pas que par les tiques1.
Épidémiologie : Cinq cas ont été déclarés au Canada en 2020 (incidence de 0 pour 100 000). Il y a eu un signalement en Colombie-Britannique en 201823. On recense aussi un cas en 2020 et quatre de 2011 à 2022 en Ontario51. La tularémie demeure une maladie rare au pays. Son incidence est également faible aux États-Unis (0,1 pour 100 000 habitants en 2019)52.
Autres pathogènes préoccupants transmis par les tiques
Plusieurs autres pathogènes émergents présents aux États-Unis constituent une menace potentielle pour la santé humaine au Canada :
Syndrome alpha-gal
Le syndrome alpha-gal, également connu sous le nom d’allergie à la viande rouge, n’est pas un agent pathogène, mais une réaction allergique à la molécule alpha-gal, un sucre présent dans la viande de la plupart des mammifères. Selon les données actuelles, Amblyomma americanum (tique étoilée d’Amérique) et Ixodes scapularis font partie des vecteurs de l’allergie18. Les réactions, plus ou moins fortes, peuvent aller jusqu’à entraîner le décès ou nécessiter une adaptation du régime alimentaire pour éviter les produits provenant de mammifères53. La distribution géographique de la tique étoilée d’Amérique s’étend vers le nord aux États-Unis, et l’espèce a été détectée au Canada15.
Ehrlichiose (Ehrlichia chaffeensis)
L’ehrlichiose est causée par plusieurs variétés de la bactérie Ehrlichia, principalement Ehrlichia chaffeensis. L’infection entraîne généralement, comme pour l’anaplasmose, des symptômes grippaux légers à modérés, qui s’accompagnent dans un cas sur trois d’une éruption cutanée prenant la forme de taches ou de petits points rouges54. Aux États-Unis, les signalements sont en augmentation, avec 2093 cas en 201954. L’incidence y était de 0,32 pour 100 000 de 2008 à 201255. Bien qu’Amblyomma americanum (tique étoilée d’Amérique) soit le principal vecteur, on a également trouvé des variétés d’Ehrlichia chez d’autres Ixodes, comme Ixodes scapularis. Les cas d’erhrlichiose et d’anaplasmose sont corrélés aux États-Unis56. Aucun cas n’a encore été signalé chez l’humain au Canada, mais l’erhrlichiose n’y est pas une maladie à déclaration obligatoire1.
Autres
On a également découvert que le virus Heartland, l’encéphalite à tiques et la toxoplasmose (Toxoplasmosis gondii) sont transmis par les tiques aux États-Unis et en Europe4,17,57,58. Ils représentent une menace éventuelle pour la santé humaine au Canada.
Exposition aux tiques et considérations relatives aux infections
Populations risquant d’être exposées aux tiques
Le risque d’exposition est proportionnel au temps passé à l’extérieur, dans l’habitat des tiques (hautes herbes, arbustes, feuilles mortes au sol)12,29,59. Bien que le risque d’exposition semble plus grand dans les forêts de feuillus et les hautes herbes, on trouve également des tiques dans les forêts de conifères, et même dans les milieux urbains et suburbains, où les tiques sont disséminées par les oiseaux migrateurs6.
Les activités comme la randonnée, la pêche, la chasse, le camping, le jardinage, la marche avec son chien, le travail extérieur (p. ex., aménagement paysager, plantation d’arbres) ou le golf peuvent augmenter le risque de contact avec une tique60. Il en va de même pour la transformation des paysages, y compris le morcellement des forêts (fragmentation des étendues forestières en parcelles plus petites, à cause de l’activité humaine)6,22,61-65.
Au Canada, les groupes les plus vulnérables sont les enfants de 5 à 14 ans et les adultes de 55 à 79 ans. Dans la plupart des tranches d’âge, l’incidence est plus grande chez les hommes que chez les femmes. Ces tranches d’âge, et les hommes en général, passent plus de temps à l’extérieur pendant la période d’activité des tiques, ce qui augmente le risque de contact22,30,66,67.
Les tiques sont plus actives du printemps à la fin de l’automne22. Contrairement aux moustiques, qui sont plus actifs à certains moments de la journée, les tiques le sont toute la journée si la température dépasse 4 degrés Celsius12. Le risque d’exposition aux tiques atteint son apogée quand les nymphes sont actives (de mai à juillet) et quand les tiques adultes le deviennent en automne (de septembre à novembre)22, 29. Les tiques peuvent survivre à l’hiver en s’abritant sous du bois mort, dans des broussailles ou sous la neige12. Les tiques vectrices de maladies n’ont pas toutes les mêmes cycles de vie; le risque d’exposition subsiste donc la plupart de l’année6,22,29. En Colombie-Britannique, les tiques sont actives toute l’année60. On y signale plus d’infections pendant l’été, saison où les humains s’adonnent davantage aux activités extérieures qui coïncide aussi avec la période de plus forte activité des tiques22.
Populations risquant d’être infectées
Les personnes piquées par des tiques risquent une infection. Les études montrent que la durée pendant laquelle la tique reste accrochée peut jouer un rôle dans la transmission; il est donc important de vérifier la présence de tiques régulièrement et de retirer les tiques adéquatement sans délai68. La majorité des infections se traitent facilement si elles sont diagnostiquées à temps69. Cependant, la nonspécificité des symptômes peut empêcher un diagnostic précoce. Dans certains cas, une seule piqûre de tique peut causer plus d’une infection par différents pathogènes; ces co-infections compliquent le diagnostic rapide69, 70.
Le risque d’infection est lié au temps passé à l’extérieur ainsi qu’au risque de contact avec les tiques et de piqûre. Les groupes les plus vulnérables sont les enfants de 5 à 14 ans et les adultes de 55 à 79 ans22,66,67. Un diagnostic et un traitement précoces sont essentiels à une guérison complète. Des complications sont possibles à tout âge, mais elles touchent davantage les personnes immunodéficientes et les aînés24, 71. La doxycycline, qui est l’antibiotique recommandé pour traiter les infections transmises par les tiques, est contre-indiquée chez les enfants de moins de 8 ans, en raison du risque de coloration des dents72. Les personnes enceintes sont également vulnérables : certaines options thérapeutiques étant contre-indiquées pendant la grossesse et l’allaitement, le risque de contamination des fœtus et nouveau-nés est plus important73, 74. Notons que la babésiose se transmet parfois par transfusion sanguine, par greffe d’organes ou par voie placentaire32,33,36. L’ehrlichiose et l’anaplasmose sont également transmissibles par transfusion sanguine et par greffe d’organes75. Cela pourrait aussi être le cas d’autres pathogènes, mais on manque d’études sur le sujet, d’où l’importance de tenir compte du risque de transmission par transfusion sanguine et par voie placentaire ainsi que de mentionner son existence dans les protocoles de sécurité des greffes d’organes.
Mesures pour réduire l’exposition aux tiques
Les études sur les mesures de protection personnelle pour réduire l’exposition aux tiques portent principalement sur la maladie de Lyme, une menace sanitaire bien connue. Les mesures qui suivent permettent toutefois de limiter l’exposition à toutes les espèces de tiques.
- Pendant les activités récréatives à l’extérieur : Éviter les zones à haut risque (hautes herbes, feuilles mortes au sol); emprunter des sentiers dégagés; porter des vêtements de couleur claire qui couvrent les bras et les jambes (pour repérer facilement les tiques); glisser le rebord de son pantalon dans ses chaussettes, son chandail dans son pantalon; porter des chaussures fermées qui couvrent la peau; appliquer un insectifuge; porter des vêtements traités à la perméthrine; vérifier la présence de tiques régulièrement6,24,29,69,76-79.
- À l’intérieur, après avoir passé du temps à l’extérieur : Vérifier soigneusement la présence de tiques; les retirer sans attendre, de manière adéquate; vérifier la présence de tiques sur les animaux de compagnie; changer de vêtements; mettre les vêtements portés à l’extérieur au sèche-linge à haute température pour tuer les tiques, prendre une douche ou un bain6,24,29,69,76-79.
Comme au stade de nymphe, la tique n’est pas plus grosse qu’une graine de pavot, il peut être utile de procéder à une inspection visuelle méticuleuse et d’adopter plusieurs mesures de protection80. Cependant, les conclusions des études sur les mesures préventives sont mitigées. L’efficacité des mesures de protection personnelle étant rarement le sujet principal des études, on dispose de peu de données sur les facteurs d’influence76. Au Canada, le niveau de connaissance des mesures de prévention est également loin d’être homogène, notamment dans les zones à haut risque pour la maladie de Lyme81, 82. L’utilisation d’insectifuge et le port de vêtements traités à la perméthrine étant à elles seules des mesures très efficaces, associer l’une d’elles à d’autres mesures de protection personnelle semble le meilleur moyen d’empêcher les tiques de ramper sur la peau et de s’y accrocher (voir encadré 1 pour une liste d’insectifuges approuvés au Canada)83.
Des mesures environnementales peuvent également contribuer à réduire l’habitat des tiques. Leur efficacité dépend de l’aménagement et de l’entretien des terrains résidentiels individuels et des terrains voisins. Ces mesures comprennent l’aménagement paysager et l’entretien des terrains extérieurs (p. ex., nettoyer les tas de feuilles mortes et les débris végétaux, tondre la pelouse régulièrement et tailler les végétaux), l’aménagement de bandes de copeaux de bois, de paillis ou de gravier entre la pelouse et les zones boisées, et l’installation de clôtures pour empêcher le passage d’animaux sauvages6,29,84,85.
Les données actuelles mettent en relief le besoin de nouvelles études sur l’efficacité des mesures de protection personnelle et les mesures environnementales. Ces études sont essentielles aux stratégies ciblées de communication des risques qui orientent les programmes éducatifs de santé publique visant à promouvoir les changements de comportements susceptibles de réduire la transmission de maladies par les tiques.
Encadré 1. Insectifuges approuvés au Canada |
Voici les insectifuges approuvés contre les tiques au pays (gouvernement du Canada, 2012) :
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Résumé
L’expansion de l’habitat des tiques vers le nord en raison du réchauffement climatique, des migrations animales et de la fragmentation des terres fait des infections transmises par les tiques une menace continue pour la santé publique au Canada. La surveillance des pathogènes varie selon la province ou le territoire, et de nombreux cas ne sont pas signalés. À l’heure actuelle, les principaux risques découlant d’une piqûre de tique sont la maladie de Lyme et l’anaplasmose. De nombreux autres pathogènes sont transmissibles par des tiques vectrices endémiques au pays.
Les populations présentant le plus grand risque d’exposition aux tiques et d’infection subséquente sont les enfants de 5 à 14 ans et les adultes de 55 à 79 ans, le risque d’exposition étant légèrement supérieur chez les hommes vu leur niveau d’activité. Il s’agit des groupes les plus susceptibles de se livrer à des activités récréatives extérieures au plus fort de la période d’activité des tiques. Les personnes immunodéficientes et les aînés sont les plus vulnérables aux complications résultant d’une infection. Les options thérapeutiques étant limitées pendant la grossesse et l’allaitement, le risque de complications est aussi plus grand. Des mesures de protection personnelle contribuent à réduire l’exposition aux tiques et donc le risque d’infection.
La présente revue fait ressortir l’importance d’une surveillance fédérale, provinciale et territoriale continue des maladies actuelles ou émergentes transmissibles par les tiques. Elle montre également le besoin de conduire des recherches complémentaires, notamment pour : 1) mieux comprendre le rôle des infections transmises par les tiques chez certains groupes à risque (comme les personnes enceintes ou allaitantes) et 2) déterminer l’efficacité des différentes mesures de protection personnelle ou de tout autre effet additif pour repousser les tiques. Ces données sont essentielles pour élaborer des stratégies de communication des risques innovantes et factuelles. En comblant les lacunes, la santé publique sera en mesure de comprendre et contrer les menaces à temps et adéquatement. Les données probantes rappellent l’importance de surveiller toutes les piqûres de tiques et les symptômes subséquents, quelle que soit l’espèce de tique vectrice.
Remerciements
L’auteure remercie Leah Rosenkrantz (Ph. D.), Anne-Marie Nicol (Ph. D.), Lydia Ma (Ph. D.) et Sarah Henderson (Ph. D.), du CCNSE, de leur aide dans l’élaboration de la revue, Michele Wiens, du CCNSE, de son aide pour la recherche documentaire, et la Dre Erin Fraser, du Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique, pour la révision du présent document.
Références
- Bouchard C, Dibernardo A, Koffi JK, Wood H, Leighton PA, Lindsay LR. Increased risk of tick-borne diseases with climate and environmental changes. Can Commun Dis Rep. 2019 Apr 4;45(4). Available from: https://www.canada.ca/en/public-health/services/reports-publications/canada-communicable-disease-report-ccdr/monthly-issue/2019-45/issue-4-april-4-2019/article-2-increased-risk-tick-borne-diseases-climate-change.html.
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