Utilisation croissante des pyréthrinoïdes par les ménages canadiens : doit-on s’en inquiéter?
Les pyréthrinoïdes, une catégorie d’insecticides dérivés des plantes et leurs analogues synthétiques, sont de plus en plus utilisés au Canada comme premier choix dans la lutte antiparasitaire dans bien des contextes agricoles et résidentiels. Leur popularité est due en partie à leur innocuité présumée comparativement aux insecticides organochlorés et organophosphorés plus anciens. La demande de pyréthrinoïdes augmente en raison des hausses récentes du niveau d’infestations par des insectes nuisibles (comme les punaises de lit) et de la vulnérabilité réduite des espèces cibles à de nombreux produits de lutte antiparasitaire. Des résidus de pyréthrinoïdes ont été détectés dans des logements, des centres de la petite enfance et des aliments. Bien que l’on considère que les pyréthrinoïdes présentent peu de risques pour la santé humaine, leur utilisation croissante est un problème. Nos connaissances actuelles des effets indésirables des pyréthrinoïdes découlent principalement d’études de leurs effets à court terme sur des animaux de laboratoire, d’études de cas d’empoisonnement volontaire et accidentel, et de cas d’exposition professionnelle à des doses élevées; or, dans ces situations, les niveaux et les formulations des produits aux pyréthrinoïdes diffèrent de ceux qui s’appliqueraient à l’étude de leurs risques à long terme dans la population générale. Selon les données disponibles, l’appareil génital, le système nerveux, les voies de signalisation endocrinienne et le développement du jeune enfant pourraient être la cible d’effets indésirables en cas d’exposition répétée à des formulations à base de pyréthrinoïdes. Étant donné l’incertitude entourant l’existence d’effets à long terme sur la santé à la suite d’une exposition aux pyréthrinoïdes, surtout dans des scénarios réalistes, la prudence est de mise lorsqu’on présente les produits aux pyréthrinoïdes comme des outils de lutte antiparasitaire sans danger.