Èpisodes de Chaleur Accablante

Au Canada, les journées de chaleur accablante sont plus fréquentes et les périodes de chaleur plus longues qu’à la fin du 20e siècle, et les choses iront en s’aggravant. Chaque année, quelque 120 citadins meurent de causes liées à la chaleur au pays. En 2009, à Vancouver, le nombre de décès a grimpé en flèche lors d’une canicule qui a duré une semaine. Parfois, le danger n’est même pas la temperature extrême, mais plutôt les changements de température et une adaptation insuffisante. Les habitants des régions côtières du nord de la Colombie-Britannique sont ceux qui ressentent ces changements le plus intensément. Parmi eux, les personnes les plus à risque sont les personnes âgées, les personnes qui prennent certains médicaments, les jeunes enfants et les personnes pauvres ou isolées socialement. Dans les villes, c’est souvent pire en raison de l’effet d’îlot de chaleur urbain et du béton et de la chaussée, qui absorbent les rayons du soleil. La pollution atmosphérique, elle, peut produire et emprisonner encore plus de chaleur, ce qui aggrave les maladies liées à la chaleur. Alors comment faire pour protéger la santé?
Vu que la plupart des municipalités de la Colombie-Britannique n’ont pas de plan d’urgence en cas de chaleur extrême, le Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique a élaboré un guide de préparation. D’après ce document, il faut faire appel aux partenaires communautaires en mesure d’aider, déterminer les installations municipales où les résidents peuvent se rafraîchir ou boire de l’eau et communiquer toute information nécessaire. À long terme, ce sont les structures physiques et sociale d’une localité qui protégeront les gens de la chaleur extrême.
La participation aux programmes incitatifs municipaux et le respect des codes du bâtiment permettent une meilleure isolation contre la chaleur grâce à diverses innovations, comme les toits verts et les toits réfléchissants. Protéger et étendre le couvert forestier et installer des fontaines d’eau sont d’autres mesures efficaces. Bref, l’infrastructure et l’organisation sociale jouent toutes deux un rôle important. Les communautés tissées serrées vivent moins mal les répercussions des changements climatiques. Par exemple, lors de la canicule de 1995 à Chicago, les communautés afro-américaines pauvres, où les liens entre voisins étaient inexistants, ont connu plus de décès que les quartiers hispaniques tout aussi pauvres. Pourquoi? Parce qu’elles n’avaient pas l’inclusivité et l’ouverture sociales des quartiers hispaniques. Il faut donc trouver des façons astucieuses de resserrer les liens entre voisins. Il faut que les villes soient propices à la rencontre, que les gens se sentent en sécurité. Des villes où il fait bon marcher, avec des parcs, des endroits publics ombragés et d’autres espaces communs ouverts à tous. Les plans de santé sur la chaleur fonctionnent!
À Montréal, l’application de différentes stratégies, comme la distribution d’eau, la visite des gens seuls, le déplacement des patients vers des salles climatisées et la surveillance des personnes qui travaillent dans un environnement chaud, a permis de réduire le nombre de décès liés à la chaleur accablante.
En Colombie-Britannique, la chaleur peut aussi tuer, mais l’entraide sauve des vies. Pour en savoir plus sur les gestes que les villes et les professionnels de la santé peuvent poser en cas de chaleur extrême, consultez le Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique ou encore nos partenaires du Centre de collaboration nationale en santé environnementale (CCNSE).