La contamination de désinfectants pour les mains mène à d’autres rappels durant la pandémie de COVID 19

Le lavage avec du savon et de l’eau pendant au moins 20 secondes est la façon privilégiée de se nettoyer les mains pendant la pandémie de COVID‑19. Lorsque c’est impossible, le désinfectant pour les mains est une autre solution simple, pratique, peu coûteuse et accessible. Par contre, son utilisation n’est pas sans risque. En avril, le CCNSE a publié un billet de blogue expliquant comment utiliser le désinfectant pour les mains de façon sécuritaire, dans lequel se trouve le lien vers la liste des produits autorisés par Santé Canada.
Outre l’emballage, des préoccupations touchent les ingrédients des désinfectants pour les mains
Depuis mai, Santé Canada a publié et mis à jour une série de rappels et d’avis concernant certaines marques et certains lots de désinfectant pour les mains vendus au pays. Les avertissements visent les ingrédients et l’étiquetage des produits, ainsi que les allégations mensongères faites au sujet de leur efficacité par les fabricants durant la pandémie de COVID‑19.
1) Contaminants dans les désinfectants pour les mains
Les avertissements et les rappels les plus fréquents sur le site Web de Santé Canada concernent les désinfectants pour les mains contaminés par de l’acétate d’éthyle (solvant courant), du méthanol (alcool de bois) ou d’autres ingrédients non autorisés. Le site Web offre des renseignements sur les numéros de lot ou de série ainsi que le numéro d’identification du médicament (DIN) ou le numéro de produit naturel (NPN) des produits visés. Les consommateurs peuvent donc vérifier rapidement si leurs produits se trouvent sur la liste. Santé Canada prévient que les produits qui contiennent ces ingrédients peuvent causer des réactions indésirables, comme une irritation de la peau, des yeux ou des voies respiratoires supérieures, des gerçures de la peau, une dermatite et des maux de tête. L’ingestion pose aussi un grand risque, particulièrement chez les enfants.
2) Désinfectants pour les mains de qualité technique impropres à l’utilisation par les enfants et par les personnes enceintes ou qui allaitent
À la fin de juillet 2020, Santé Canada a étendu son rappel de désinfectants pour les mains à ceux contenant de l’éthanol de qualité technique en raison d’inquiétudes concernant leur étiquetage inadéquat. L’éthanol de qualité technique peut contenir de l’acétaldéhyde; une exposition prolongée à une concentration élevée de cette substance a été liée au cancer. Selon l’évaluation des risques de Santé Canada, même si la concentration d’acétaldéhyde dans les désinfectants pour les mains est faible, les produits contenant de l’éthanol de qualité technique ne devraient être utilisés que par des adultes, à l’exception des personnes enceintes ou qui allaitent. L’étiquette de ces produits doit comporter un avis et un avertissement clairs sur les risques pour le consommateur. Pour respecter les exigences d’approbation, l’éthanol de qualité technique utilisé dans les produits canadiens doit être acheté auprès de fournisseurs autorisés par Santé Canada.
3) Avis concernant les produits non autorisés ou assortis d’allégations trompeuses
Santé Canada a mis à jour son avis sur les allégations fausses ou trompeuses faites par les fabricants de produits de santé durant la pandémie de COVID‑19. L’avis porte sur les désinfectants pour les mains et sur d’autres nettoyants et désinfectants. Au Canada, il est illégal de faire de fausses allégations pour vendre ou promouvoir des produits. On recommande aux consommateurs ayant acheté des produits qui prétendent prévenir, traiter ou guérir la COVID‑19 de cesser immédiatement leur utilisation et de porter plainte au gouvernement fédéral.
Rappels de désinfectants pour les mains publiés par le FDA
Le Canada n’est pas le seul pays aux prises avec un nombre grandissant de problèmes liés aux désinfectants pour les mains. Le Secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) a récemment publié de nombreux rappels de désinfectants pour les mains en raison d’une contamination au méthanol. Nombre de ces produits étaient vendus par d’importants supermarchés et grands magasins des États-Unis. Le FDA encourage les détaillants à retirer ces produits des tablettes et avertit les consommateurs que l’ingestion de produits contenant du méthanol peut être fatale. La liste de rappels est régulièrement mise à jour. On encourage les consommateurs ayant acheté du désinfectant pour les mains de détaillants des États-Unis à vérifier si le produit se trouve sur la liste du FDA. D’ailleurs, l’Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis tient à jour une liste des désinfectants approuvés efficaces contre le virus de la COVID‑19.
Conclusions
La pandémie de COVID-19 évolue, et le désinfectant pour les mains continue de jouer un rôle important dans l’hygiène des mains lorsque l’eau et le savon ne sont pas accessibles. Selon une enquête de 2020 effectuée par Statistique Canada, les ménages canadiens utilisent beaucoup plus de désinfectant pour les mains que les années précédentes, les ventes étant 3 à 7 fois plus importantes qu’à la même période en 2019. Cette augmentation de la consommation est l’une des plus grandes parmi les produits ciblés par l’enquête sur les ventes d’épicerie canadiennes.
Bien que les désinfectants pour les mains soient désormais plus courants, ce sont toujours des produits réglementés qui doivent être utilisés conformément aux directives du fabricant. On encourage les consommateurs à lire attentivement les étiquettes pour s’assurer d’utiliser des produits approuvés de façon sécuritaire et de vérifier régulièrement la liste croissante d’avis et de rappels de Santé Canada. Il est très important de lire l’étiquette si le désinfectant pour les mains est utilisé par des enfants ou par des personnes enceintes ou qui allaitent; d’ailleurs, il faut porter une attention particulière aux désinfectants pour les mains emballés dans des contenants semblables à ceux de boissons. En cas d’ingestion de ces produits, peu importe la quantité, on recommande fortement de consulter un médecin ou un centre antipoison.