Pour se garder au courant : le point sur les Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada

Évolution des recommandations
Au cours de la dernière année, neuf nouvelles consultations ont été tenues, et onze ajouts ou changements aux Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada ont été annoncés. L’assimilation de toute cette information est un défi de taille pour les responsables de l’évaluation de la qualité de l’eau potable et de la gestion des réserves. Cette difficulté soulève la question de la préparation et des interventions requises pour garantir le respect des recommandations et la protection de la santé publique.
Processus d’élaboration
Santé Canada et le Comité fédéral-provincial-territorial sur l’eau potable (CEP) rédigent d’abord une version préliminaire des recommandations sur les paramètres (chimiques, biologiques et physiques) de la qualité de l’eau à partir des plus récentes données scientifiques publiées. Les recommandations sont alors soumises à un processus d’évaluation par les pairs à l’interne et à l’externe, qui comprend un examen attentif par le CEP et une consultation publique. Ce processus s’échelonne parfois sur plusieurs années et peut mener à la confirmation ou la modification de recommandations existantes ou à l’adoption de nouvelles recommandations.
Nouveautés
En juin 2019, Santé Canada a mis à jour le tableau sommaire des recommandations en vigueur. Des mesures supplémentaires pourraient devoir être prises par les autorités régionales responsables de l’approvisionnement en eau potable sûre en réponse à l’adoption de nouvelles recommandations ou au resserrement des recommandations existantes.
- De nouvelles recommandations ont été adoptées pour le cuivre (Cu), le sulfonate de perfluorooctane (SPFO), l’acide perfluorooctanoïque (APFO) et le manganèse (Mn). Un éventail de mesures pourrait ainsi devoir être mis en œuvre, notamment : la revue des données historiques de surveillance (si disponibles); le repérage des collectivités risquant de déroger aux recommandations et la collecte de données initiales; la détermination des lieux et de l’étendue des entorses aux nouvelles recommandations; et la détermination des mesures à prendre le cas échéant. Dans les collectivités où les recommandations n’ont pas été respectées, certains consommateurs pourraient s’inquiéter des effets sur la santé des expositions passées et chercher à savoir comment réduire au minimum les effets de futures expositions.
- Au cours de la dernière année, des modifications aux recommandations existantes ont notamment été adoptées pour le plomb (Pb) et les cyanotoxines (concentration totale de MC) provenant des cyanobactéries (algues bleu-vert, couramment appelées « algues bleues »). La concentration maximale acceptable (CMA) de Pb dans l’eau potable a été considérablement réduite, passant de 10 µg/l à 5 µg/l. Cette mise à jour pourrait entraîner d’importantes modifications aux programmes de surveillance dans les établissements comme les écoles et les garderies, où l’ancien seuil de conformité était utilisé. De nouvelles mesures de surveillance et de redressement pourraient s’imposer dans certains établissements où les analyses sont obligatoires afin de veiller au respect de la nouvelle CMA (voir les ressources du CCNSE sur le Pb dans l’eau potable des foyers et des écoles).
Quant aux autres paramètres mis à jour cette année, ils ne requièrent aucune nouvelle mesure. En effet, la revue des plus récentes données probantes a confirmé que les recommandations en vigueur suffisent pour assurer la protection de la santé. C’est le cas notamment pour l’uranium, les virus entériques et les protozoaires entériques.
Développements
Sept paramètres ont récemment été soumis à une consultation publique ou sont actuellement en attente des résultats d’une consultation. Aucun changement n’est proposé pour trois d’entre eux (E. coli, cadmium, coliformes totaux). Pour le quatrième (chloramines), on a proposé le retrait de la CMA, et pour le cinquième (baryum), l’augmentation de la CMA. Il est peu probable que ces modifications aient une incidence sur l’intensité des mesures actuelles de contrôle, de surveillance ou de conformité.
L’ajout d’une recommandation est proposé pour chacun des deux paramètres restants (aluminium et 1,4-dioxane). Des coagulants à base d’aluminium sont utilisés pour le traitement de l’eau potable et, bien que les opérations fassent l’objet d’une recommandation, aucune n’a été formulée quant à leurs effets sur la santé. La démonstration des effets neurologiques de l’aluminium a mené à la proposition d’une CMA de 2,9 mg/l. Enfin, pour le 1,4-dioxane, on proposerait une CMA de 0,05 mg/l. Utilisé comme solvant industriel et commercial, ce composé est considéré comme un cancérogène possible (groupe 2B) susceptible de contaminer les sources d’eaux souterraines situées près des décharges et des zones industrielles.
Suivi des changements et préparation
Suivre l’évolution des recommandations sur l’eau potable permet aux responsables de la santé publique de se préparer tôt aux changements possibles, notamment par la collecte de données probantes sur les collectivités pouvant être touchées et l’établissement de lignes directrices pour le soutien des communautés. La liste des consultations en cours et des consultations antérieures des deux ou trois dernières années donne une idée des changements à l’horizon. L’inscription au bulletin d’information électronique sur les ajouts au contenu du site Web sur la qualité de l’eau de Santé Canada permet aux praticiens en santé publique d’être avisés immédiatement lorsqu’une nouvelle consultation est lancée ou qu’une recommandation est mise à jour.
Renseignements sur les contaminants
Pour en savoir plus sur les Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada, les documents de consultation ou les contaminants (fiches de renseignements Parlons d’eau), consultez les rapports et publications sur la qualité de l’eau de Santé Canada ou adressez-vous à l’organisme provincial ou territorial responsable de l’eau potable dans votre région.
Pour consulter d’autres ressources du CCNSE sur l’eau, cliquez ici.