Les systèmes d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur au Canada : rapport sur le degré de préparation

Messages clés |
Contexte
Conclusions
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Introduction
Selon le rapport de 2021 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, les canicules (périodes de chaleur accablante) sont de plus en plus longues, fréquentes et intenses en raison du changement climatique1, 1,2. La canicule historique qui a frappé la Colombie-Britannique en 2021, appelée le « dôme de chaleur de 2021 », a causé 619 décès et souligné le besoin urgent de protéger la population contre le risque sanitaire de plus en plus important que représente la chaleur extrême3.3 Des outils comme le système d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur (SAIC) sont au cœur des préparatifs des administrations canadiennes, mais il est important de comprendre leur utilisation ainsi que les obstacles à leur mise en oeuvre4.4
Un SAIC est une série coordonnée de mesures élaborées et mises en œuvre par les responsables de la santé publique et de la gestion des urgences, par les prestataires de services sociaux et de santé communautaires ainsi que par divers dirigeants et partenaires communautaires dans le but de préparer et protéger le public lors d’épisodes de température dangereusement élevée4.4 Même si les autorités de santé et les gouvernements provinciaux et territoriaux participent à la réponse communautaire face à la chaleur accablante, ce sont les collectivités locales et les partenaires communautaires qui sont tenus comme principaux responsables des mesures telles que l’ouverture de lieux climatisés ou la visite des personnes vulnérables. Les plans portant sur les activités d’un organisme précis peuvent être appelés des plans d’intervention en cas de chaleur extrême ou des plans d’action sanitaire contre la chaleur.
Les SAIC prévoient des démarches comme des alertes aux températures dangereusement élevées, la communication des risques sanitaires liés à la chaleur, la redirection et la coordination des interventions communautaires visant à protéger les populations vulnérables, et l’encouragement de mesures proactives avant et durant les canicules. Ils comportent cinq éléments principaux, recommandés par Santé Canada, pour réagir à la chaleur accablante (figure 1)4.4 Ces cinq piliers sont plus efficaces lorsque jumelés à des mesures de prévention à long terme contre la chaleur extrême :
- Mobilisation et engagement de la communauté avant la saison chaude : Exige d’un organisme coordonnateur de préparer la communauté pour la saison chaude à venir en déterminant ses besoins, en recrutant des parties prenantes et en élaborant des plans pour mettre en œuvre un SAIC.
- Protocole d’avertissement : Détermine les conditions météorologiques qui pourraient occasionner une augmentation des taux de morbidité et de mortalité dans la région. Ce protocole est utilisé pour avertir le public ainsi que les représentants gouvernementaux et les intervenants, qui peuvent ensuite prendre des mesures préétablies pour protéger la santé.
- Plan d’intervention communautaire : Encourage les mesures prises par les particuliers pour se protéger pendant les périodes de chaleur accablante en favorisant les interventions en matière de santé publique destinées aux personnes vulnérables qui ont besoin d’aide.
- Plan de communication : Favorise la sensibilisation aux effets que peut avoir la chaleur sur la santé et permet de donner des conseils, à l’aide de communiqués de presse, d’entrevues et de sites Web, sur la façon de réduire les risques pour la santé.
- Plan d’évaluation : Analyse les démarches dans le cadre du SAIC; favorise les améliorations; vise à évaluer à quel point les mesures prises sont opportunes, pertinentes et efficaces, et si elles correspondent aux priorités locales et contribuent à la réduction des répercussions sur la santé.
Figure 1. Principaux éléments recommandés d’un système d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur (SAIC)

Source : Santé Canada, Élaboration de systèmes d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur afin de protéger la santé : Guide des pratiques exemplaires4
Encadré 1. Les avertissements de chaleur extrême au Canada |
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![]() Au Canada, les alertes météo sont émises par le Service météorologique du Canada (SMC) d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC). Elles servent à informer le public des phénomènes actuels, imminents ou prévus, et peuvent être envoyées sous la forme d’avis, de veilles, d’avertissements ou de bulletins météorologiques spéciaux5.5 Les critères d’ECCC pour l’émission des avertissements de chaleur extrême sont définis en collaboration avec Santé Canada et les autorités de santé provinciales et territoriales, et donc varient à l’échelle du pays. Au Québec, les bulletins météorologiques spéciaux sont diffusés à partir du système de surveillance et de prévention des impacts sanitaires des événements météorologiques extrêmes (SUPREME) créé par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)5.5 |
Comme le changement climatique augmente la probabilité des épisodes de chaleur extrême au Canada, il est nécessaire de bien comprendre la mise en œuvre des SAIC afin de définir les pratiques exemplaires et de guider la planification et les interventions futures lors d’une canicule. Pour y parvenir, le CCNSE a dressé un inventaire pancanadien dans le but d’évaluer la mise en œuvre de SAIC ou de systèmes similaires au sein des gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que chez les autorités régionales de santé au pays[1].
[1] Le terme « autorité régionale de santé » (ci-après, « autorité de santé ») peut revêtir différents noms dans différentes régions. P. ex., bureaux de santé publique en Ontario; centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) au Québec.
Méthodes
Trois grandes questions ont guidé la recherche et l’analyse dans cette revue de la mise en œuvre des SAIC :
- Quels sont les SAIC en place au sein des autorités de santé et des provinces/territoires du Canada?
- Quels problèmes et obstacles nuisent à l’élaboration, à l’amélioration et à la mise en œuvre des SAIC ou de systèmes similaires?
- Quelles possibilités ou solutions permettraient de résoudre ces problèmes et obstacles?
Nous avons consulté le site Web des treize autorités de santé provinciales et territoriales et de leurs gouvernements pour recueillir des informations sur les plans de SAIC et les mesures afférentes. À noter que nous n’avons ni consulté les sites des municipalités, ni consigné les mesures que celles-ci ont prises dans le cadre de cette recherche Web.
Les sondages et les entrevues auprès d’intervenants clés ont été menés dans le but d’alimenter notre revue. Même si certains plans ne portent pas le nom de SAIC, ils sont tout de même désignés ainsi s’ils présentent les principaux éléments recommandés. Les recherches sur le site Web des autorités régionales de santé et des gouvernements provinciaux et territoriaux ont servi à trouver des renseignements sur les SAIC et la préparation à la chaleur extrême. Les termes de recherches étaient conformes aux ressources sur les SAIC4 et bonifiés par des termes supplémentaires trouvés sur les sites en question lors des analyses préliminaires. Nous avons mené une étude pilote en Ontario (avril à mai 2024), puis effectué un sondage pancanadien assorti de questions supplémentaires auprès des autres provinces et territoires (octobre à novembre 2024). Au total, nous avons reçu 66 réponses (56 en anglais et 10 en français) et mené 36 entrevues avec des intervenants clés (33 en anglais et 3 en français). Pour en savoir plus, consulter l’annexe A.
Quels SAIC ont été mis en œuvre au Canada?
SAIC de gouvernements provinciaux et territoriaux
La consultation des sites Web des gouvernements provinciaux et territoriaux a permis de repérer des références aux SAIC de six provinces : la Colombie-Britannique, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Ontario et le Québec (annexe B). Un résumé des plans en place suit dans l’encadré 2.
Encadré 2. Résumé des SAIC provinciaux et territoriaux |
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Colombie-Britannique : BC Heat Alert and Response System (BC HARS) Après le dôme de chaleur dévastateur de 2021, le comité de coordination de la Colombie-Britannique sur les effets des températures anormales sur la santé (BC HEAT) a créé le SAIC, publié en juin 2022. Le document comprend des tableaux de messages clés et de mesures recommandées pour différents partenaires ainsi que des conseils sur l’élaboration de plan d’intervention en cas de chaleur extrême pour les autorités régionales de santé. |
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Manitoba : Guide du Manitoba sur le système d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur Le SAIC du Manitoba a été créé en 2017 par un groupe de travail composé de représentants du service chargé de la préparation aux situations d’urgence du ministère de la Santé, des Aînés et des Soins de longue durée et de la Santé publique du Manitoba, en collaboration avec de nombreux partenaires d’ONG, des administrations municipales et fédérales, et d’organismes de réponse aux urgences. Le guide comprend des informations sur les rôles/responsabilités, les messages, la surveillance et l’analyse de données. |
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Nouveau-Brunswick : Système d’alerte et d’intervention à la chaleur (SAIC) du Nouveau-Brunswick Inspiré par un projet pilote à Fredericton en 2012, le SAIC du Nouveau-Brunswick a été mis en place en 2016. La page du site gouvernemental sur le SAIC présente les niveaux d’alerte, les groupes les plus à risque et les mesures visant à protéger la santé en période de canicule ainsi que la manière dont les avis de chaleur sont émis. |
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Nouvelle-Écosse : Système d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur de la Nouvelle-Écosse* Le ministère de la Santé et du Mieux-être de la Nouvelle-Écosse a vu le jour en 2018 grâce à un partenariat entre ECCC et Santé Canada. Le site Web du gouvernement provincial explique où et à quel moment les avertissements de chaleur extrême sont diffusés. |
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Ontario : Système d’avertissement et d’information de chaleur harmonisé pour l’Ontario Le SAIC de l’Ontario a été créé en 2016 à la suite d’efforts du ministère de la Santé et du ministère des Soins de longue durée, avec l’aide de Santé Canada, d’ECCC, de Santé publique Ontario, et des bureaux de santé publique, dans le but de protéger la population des risques de la chaleur accablante sur la santé. Ce document précise les rôles et responsabilités des autorités de santé, des municipalités locales et partenaires communautaires ainsi que du gouvernement provincial et fédéral6.6 |
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Québec : Plan ministériel de gestion des épisodes de chaleur extrême Le Plan ministériel de gestion des épisodes de chaleur extrême a été mis sur pied en 2010 en collaboration avec l’Institut national de la recherche scientifique (INSPQ), la Direction de santé publique et le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Un outil en ligne, le système SUPREME, envoie des avertissements et surveille les aléas climatiques comme les vagues de chaleur ainsi que les répercussions sur la santé. |
SAIC des autorités régionales de santé
L’analyse du site Web des autorités régionales de santé a révélé que seulement l’Ontario et le Québec disposaient de SAIC accessibles au public. En Ontario, sept des trente-quatre autorités de santé font référence à un SAIC ou à un système similaire, mais seulement deux présentaient des documents sur leur site Web. Au Québec, quatre des vingt-six autorités de santé partagent et nomment explicitement leur plan d’intervention en cas de chaleur extrême, alors que trois mentionnent un plan sans fournir de documentation (annexe B).
Interrogés sur le sujet, 70 % des répondants (48/66) – qui représentaient 38 autorités de santé, organismes de gestion d’urgences et gouvernements provinciaux/territoriaux – ont affirmé avoir un plan de SAIC. Malgré le peu de SAIC publics trouvés sur les sites des autorités de santé à l’issue de notre enquête, certains répondants et intervenants clés ont bel et bien affirmé, soit dans le sondage, soit pendant leur entrevue, que leur organisme avait un plan de SAIC interne et d’autres documents moins officiels.
Principaux éléments d’un SAIC
Santé Canada a défini cinq éléments principaux dans son guide des pratiques exemplaires pour les SAIC (figure 1)4.4 Au moyen des sondages, le CCNSE a évalué l’intégration de ces piliers aux plans de SAIC des autorités régionales de santé, des organismes de gestion d’urgences et des gouvernements provinciaux et territoriaux (figure 2). Les éléments « protocole d’avertissement » et « plan de communication » étaient les mieux représentés au sein des activités des SAIC, suivis des « préparatifs avant la saison chaude », du « plan d’intervention communautaire », et, pour finir, du « plan d’évaluation ».
Figure 2. Nombre d’organismes intégrant les principaux éléments dans leurs plans de SAIC (N = 38)
Notes : N renvoie aux 38 autorités de santé, organismes de gestion d’urgences et gouvernements provinciaux/territoriaux au Canada ayant répondu aux sondages; les « préparatifs avant la saison chaude » désignent la sensibilisation et la mobilisation de la communauté préalablement à la saison chaude, soit avant avril ou mai dans la majorité du pays.

On demandait aux participants au sondage pancanadien de sélectionner les types d’activités du SAIC menées par leur organisme (figure 3 A et B). La mesure la plus populaire était la sensibilisation du public via les communiqués de presse, la radio, les médias sociaux, les entrevues, etc., et la moins populaire était l’évaluation de la correspondance des mesures en place aux priorités locales. Parmi les autres activités les plus mentionnées se trouvaient l’établissement des déclencheurs d’avertissement en fonction des conditions météorologiques, l’envoi d’un courriel avant la saison aux municipalités et aux partenaires communautaires, et la recommandation aux partenaires municipaux et communautaires de campagnes de sensibilisation ciblées ou de l’ouverture de lieux d’accueil climatisés.
Figure 3A. Les activités centrales d’un SAIC sélectionnées par les répondants (N = 41 répondants)
Notes : Les étiquettes du tableau représentent les multiples réponses proposées dans le sondage pancanadien à des questions telles que « Le protocole d’avertissement de mon organisation comprend : <choisir parmi les options suivantes> »; N = 41 répondants; 33/48 répondants ont dit disposer d’un SAIC; 8/48 répondants ont dit être en train d’élaborer un plan de SAIC.
Figure 3B. Les activités centrales d’un SAIC sélectionnées par les répondants (N = 41 répondants)
Communication, messages et outils liés à la chaleur extrême
Même si les recherches sur le Web portaient avant tout sur les SAIC, elles ont également permis de s’informer sur les ressources des gouvernements provinciaux/territoriaux et des autorités de santé qui présentaient des messages et outils en cas de chaleur accablante. Par exemple, des avis et des infographies ciblant certaines populations particulièrement vulnérables, ou encore des informations sur la préparation et la sécurité pour le grand public. On retrouvait également des boîtes à outils aidant les municipalités et collectivités à élaborer leur propre plan d’intervention lors d’une canicule (annexe C).
La figure 4 montre un exemple d’outil de communication sur la chaleur extrême utilisé en Colombie-Britannique par de la Régie de la santé des Premières Nations et ses partenaires.
Figure 4. Exemple d’infographie sur la chaleur extrême employé par la Régie de la santé des Premières Nations en Colombie-Britannique.

Quelles sont les difficultés et occasions qui accompagnent les SAIC au Canada?
Les sondages et entrevues ont apporté un éclairage sur les enjeux, les obstacles et les solutions qui ressortent en ce qui concerne l’élaboration et de la mise en œuvre de SAIC au Canada. L’équipe de recherche du CCNSE a relevé plusieurs thèmes, qui sont présentés en détail ci-dessous et accompagnés de citations anonymisées extraites des entrevues (en vert italique).
Capacité et ressources limitées
Tous les répondants ont mentionné la capacité et le financement comme deux grandes pierres d’achoppement pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un SAIC ou d’un plan d’intervention en cas de chaleur accablante par leur autorité de santé ou leur administration provinciale ou territoriale.
« Eh bien, je pense que l’argent et la capacité seront toujours des enjeux. Comme j’ai dit, je suis à la tête du programme […]. Mais ce n’est pas la seule chose que je gère, j’ai tout un tas d’autres préoccupations. Et, vous savez, nos unités de santé sont restreintes, donc il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent m’appuyer. »
Ces enjeux peuvent toucher tous les aspects du SAIC, y compris la sensibilisation avant la saison chaude, le repérage des populations vulnérables, la production et la traduction d’outils et de ressources leur étant adressées, la mise en fonction de lieux d’accueil climatisés municipaux, et l’évaluation des mesures après les épisodes de chaleur extrême.
Selon les intervenants clés, il y a des municipalités qui sont bien préparées, mais les autorités municipales et les partenaires communautaires manquent de personnel pour intervenir lors d’une canicule dans bien des régions. Les lacunes en matière de capacité et de ressources ainsi que le roulement du personnel et les changements au portefeuille des organisations entravent l’élaboration et la pérennité des SAIC.
« Lors de l’élaboration [d’un SAIC], vous savez, on consulte tous ces partenaires qui disent vouloir contribuer, mais malheureusement, la situation change et la chaleur extrême quitte leur portefeuille. »
Les collectivités autochtones, rurales et éloignées – qui doivent composer avec des capacités et ressources limitées en plus d’un fort roulement de personnel – ont le plus de mal à se préparer aux températures élevées. Pire encore, elles sont affectées de manière disproportionnée par le changement climatique, vivent des urgences combinées ou consécutives (p. ex., inondations, feux de forêt, chaleur), et ont une infrastructure de moindre capacité (p. ex., peu de lieux climatisés comme des centres commerciaux ou des bibliothèques) pour affronter les canicules.
Besoin de clarifier les rôles et responsabilités
D’après les intervenants, les collectivités locales n’ont pas nécessairement un mandat pour leurs interventions auprès du public. Ce fait, jumelé à l’opacité de la division des rôles et responsabilités entre les autorités de santé et les collectivités locales, a vraisemblablement nui à la concrétisation de plans de SAIC à cette échelle. De plus, le doute plane quant à qui est responsable d’annuler les programmes extérieurs ou les événements sportifs en cas d’avertissement de chaleur extrême. Certains intervenants clés expliquent qu’il est présumé que la décision revient aux autorités de santé plutôt qu’aux collectivités locales ou partenaires communautaires.
« Il n’a pas été facile de délimiter […] les différents plans et programmes, leur ampleur et les responsables de leur gestion alors que nous tentons d’aller de l’avant, ni de communiquer cette information à travers le processus d’orientation politique. »
Besoin de modèles, de normes et de conseils
L’absence de plans ou de modèles personnalisés pour les collectivités locales et les partenaires communautaires revenait dans les réponses des intervenants de différentes régions.
« Les collectivités locales et les organismes à but non lucratif préfèrent avoir leurs propres affaires; ils n’aiment pas avoir à démêler ce qui les concerne et ce qui concerne les autres. »
Comme importante piste de solution, les répondants mentionnent l’augmentation du financement servant à l’élaboration de plans et à la mise en œuvre d’initiatives d’intervention communautaire pour les partenaires communautaires et les organismes à but non lucratif. Par ailleurs, un modèle adapté de SAIC adressé aux autorités locales et aux partenaires communautaires a été suggéré pour encourager la préparation et l’intervention, mais aussi le partage de plans, d’outils et de modèles ainsi que la création de communautés de pratique. Les intervenants ont également soulevé le besoin que les gouvernements provinciaux et territoriaux élaborent des normes en matière de SAIC, d’outils et de modèles qui favoriseraient la cohésion au sein des administrations. Ils ont insisté sur l’adaptation des modèles aux différents contextes locaux et régionaux.
Besoins d’orientations pour les dangers multiples
Les intervenants clés ont souligné que le changement climatique compliquera davantage la planification des SAIC avec la succession d’incidents impliquant de multiples dangers. Par exemple, les canicules peuvent s’accompagner de feux de forêt ou d’une exposition à leur fumée, ou encore, se produire en même temps qu’une panne de courant qui perturbe la climatisation des espaces intérieurs. Ces phénomènes complexes et simultanés représentent un problème épineux pour l’efficacité de la planification et de l’intervention – particulièrement dans les collectivités éloignées et de petite taille, où les changements saisonniers rapides et la conjonction de circonstances défavorables sont monnaie courante.
Les pannes de courant jumelées à la chaleur accablante – y compris en cas de délestage du réseau électrique ou de restrictions à la consommation d’électricité, ou encore de dommages aux lignes de transmission causés par des feux – étaient un des principaux sujets de préoccupation.
« Il me semble absolument nécessaire d’élaborer des plans pour rafraîchir la population sans recours à l’électricité, car c’est là notre talon d’Achille. En cas de panne de courant causée par des feux incontrôlés ou par la capacité insuffisante de nos systèmes, si on dépend totalement de l’électricité, on se trouve à être impuissant. »
« Ma plus grande crainte est une panne de courant pendant une canicule, puisque comme Vancouver, beaucoup de nos immeubles d’habitation de 20, 30, 40 étages sont faits de verre et de béton, et vont se transformer en véritables serres. Donc, sans électricité et sans climatiseur, ces logements se réchauffent très rapidement, et on ne peut pas tant ouvrir les fenêtres pour faire baisser la température. »
Les intervenants clés ont exprimé la nécessité d’avoir des directives normalisées détaillées et contextuelles sur la gestion des scénarios où plusieurs dangers naturels ou non naturels coïncident, comme la chaleur accablante et la fumée de feux de forêt, ou la chaleur accablante et une panne de courant. Les centres urbains canadiens sont de plus en plus touchés par le problème de la fumée des feux de forêt7,7 qui peuvent potentiellement coïncider avec une canicule.
« Bon, ça a certainement été évoqué : la chaleur et la fumée des feux de forêt… Et je ne pense pas qu’il y ait tant de directives claires à ce sujet, mis à part que la chaleur est pire, donc de prioriser le rafraîchissement. »
Manque de données sur les populations vulnérables
Des répondants ont mentionné que le manque de données sur l’emplacement des personnes les plus à risque nuit grandement à la capacité de mise en œuvre des mesures d’un SAIC là où elles sont les plus nécessaires. Ce manque empêche la communication ciblée des risques pour la santé et des mesures de protection contre la chaleur de manière, mais aussi la coordination d’interventions communautaires adaptées durant un épisode de chaleur extrême.
« J’ai l’impression que presque rien ne se fait? L’une des lacunes mentionnées, c’est le besoin d’un genre de registre sur les populations vulnérables. Mais personne ne semble y faire quoi que ce soit. »
« J’encouragerais vraiment les gens qui élaborent des plans d’action communautaires à se demander s’ils connaissent bien leur communauté, ses statistiques et l’emplacement de ses membres les plus vulnérables, et à chercher à vraiment comprendre la population qu’ils desservent. »
Problèmes de protocole d’avertissement
Les intervenants clés ont soulevé le problème de l’alignement entre les critères des avertissements de chaleur extrême d’ECCC et les risques sanitaires. Par exemple, dans certains cas, un avertissement pourrait être nécessaire pour prévenir des répercussions sur la santé, même si le seuil de déclenchement d’un avertissement n’est pas atteint. De plus, il est difficile de décider si et quand les avertissements devraient être émis lorsque les températures ne font que frôler, ou ne sont encore que projetées d’atteindre, le seuil critique. Par ailleurs, il est également complexe d’émettre les avertissements rapidement en dehors des heures normales de bureau. Les répondants ont noté qu’il serait utile, bien que complexe au départ, d’établir un système basé sur les répercussions.
« Vous savez, le problème a toujours été […] d’envoyer nos notifications rapidement après l’avertissement de chaleur extrême d’ECCC, duquel nous dépendons. C’est ECCC qui fait les calculs et qui émet l’avertissement. Donc, en bref, nous relayons l’information qui nous est transmise, en nous assurant que ce soit fait dans les meilleurs délais. Par contre, nous ne travaillons pas 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, donc, vous savez, nous ne consultons pas nos courriels la fin de semaine et pendant les vacances. C’est pourquoi nous devons veiller à ce que, à l’interne, l’information et nos renseignements complémentaires soient accessibles et transmis rapidement. »
Les répondants ont également exprimé leur désir de recevoir des notifications plus tôt d’ECCC afin d’avoir davantage de temps pour mettre en branle les plans d’intervention. Certains ont aussi dit que la terminologie des avertissements d’ECCC était difficile à comprendre, ce qui pourrait entraver la communication et la réponse.
Difficulté à relayer le message aux personnes à risque
Les intervenants clés se sont montrés inquiets que leurs avertissements de chaleur extrême ne se rendent pas jusqu’aux oreilles des personnes les plus à risque. Par exemple, on ne sait pas avec certitude si les personnes âgées vivant seules, les personnes sans médias sociaux ou Internet, celles qui ne sont pas familières avec les sources de nouvelles ou du gouvernement ou encore celles incapables de comprendre l’anglais ou le français reçoivent bel et bien les messages. La terminologie employée peut également être compliquée, et les répondants sont inquiets quant à leur capacité à bien communiquer les seuils d’avertissement.
« Comment peut-on relayer l’information aux personnes âgées qui vivent seules et qui n’ont pas accès à un ordinateur? »
La désensibilisation aux messages et aux avertissements a également été relevée comme grande préoccupation qui complique la communication des risques de la chaleur sur la santé.
« L’un des éléments qui nous ont le plus posé problème lors de l’élaboration de l’avertissement de chaleur extrême était l’enjeu de la désensibilisation. En gros, si l’été est particulièrement chaud et que nous envoyons constamment des avertissements, les gens vont arrêter d’y prêter attention. C’est pourquoi nous devons veiller à ce que nos partenaires tout comme le grand public prennent conscience des risques courus, et aussi de la nécessité et de l’importance du message véhiculé. »
En ce qui concerne la communication, les répondants ont suggéré de mettre à jour les ressources en ligne portant sur la santé et la chaleur dans une optique d’accessibilité. Cette mesure revêt particulièrement son importance pour les personnes âgées et celles ne parlant ni anglais ni français. Il faudrait aussi probablement recourir davantage aux ressources imprimées, pas juste aux ressources numériques. La création de messages préapprouvés a également été proposée comme solution. Les répondants étaient toutefois préoccupés par le manque de capacité à produire des messages simples, ciblés et traduits, que ce soit en format papier ou à la radio et la télévision. La situation se corse d’autant plus dans les régions plurilingues.
Enjeux d’infrastructure des lieux climatisés publics
Les enjeux relatifs aux lieux d’accueil climatisés étaient un grand thème qui ressortait chez les intervenants clés, notamment dans les expériences qu’ils relataient de la part de leurs partenaires municipaux. Même si ces espaces climatisés sont vus comme une ressource précieuse dans une collectivité, certaines personnes ont de la difficulté à y accéder ou décident tout simplement de ne pas le faire. Les régions éloignées manquent souvent d’infrastructure pouvant offrir ce service au public. Les répondants ont mentionné à plusieurs reprises la difficulté de trouver du personnel pour ces lieux d’accueil, surtout la fin de semaine. Ils soulevaient également le problème de la gestion de la santé mentale et de l’usage de substances, pour ainsi assurer la sécurité des usagers et du personnel. De plus, la rigidité du financement conditionnel aux avertissements de chaleur extrême actifs peut engendrer un va-et-vient problématique entre l’ouverture et la fermeture des centres.
« Dans les collectivités éloignées de 1 000 personnes et moins, il n’y a ni bibliothèque, ni centre commercial, ni espace privé ou public pouvant servir de lieu d’accueil climatisé. »
Pour résoudre ces problèmes, les intervenants clés ont suggéré de normaliser l’utilisation d’autres espaces publics (bibliothèques, centres communautaires, établissements religieux, centres commerciaux, etc.) comme lieux d’accueil climatisés. Cette approche pourrait résoudre certains des problèmes de fonctionnement et de présence associés aux centres municipaux traditionnels.
« Selon notre expérience des lieux climatisés consacrés, les gens ne veulent de toute façon pas s’y rendre, même si c’est dans leur immeuble d’appartement. Ils ne souhaitent pas vraiment aller, disons, dans une salle vide pour ne rien faire d’autre que se rafraîchir. »
L’utilisation d’infrastructures publiques comme les lieux d’accueil climatisés fait déjà partie des stratégies de municipalités urbaines canadiennes comme Vancouver, Toronto et Montréal8-10. 8-10Toutefois, cette approche n’est pas viable dans les collectivités éloignées et de petite taille, qui n’ont pas nécessairement de bibliothèques ou de centre commercial, et où les lieux de rassemblement peuvent se trouver dans de vieux bâtiments au système de chauffage, ventilation ou climatisation inadéquat – quand ils n’ont pas tout simplement aucune climatisation.
Incitatifs pour favoriser la sécurité à domicile
La sécurité à domicile est ressortie comme un enjeu très important, mais souvent négligé. Les répondants ont reconnu que la plupart des gens préfèrent rester à la maison durant une canicule, soulignant par le fait même le besoin urgent d’adaptation de l’environnement bâti afin que les températures intérieures demeurent à des niveaux sécuritaires. Par exemple, dans des régions où le froid extrême est fréquent, les bâtiments sont conçus de manière à retenir la chaleur : ils auront souvent des fenêtres qui ne s’ouvrent pas complètement – si elles peuvent même s’ouvrir –, et pas de climatiseur.
« Notre domicile, c’est notre refuge. Il est nécessaire à notre santé. C’est là où l’on se remet de problèmes de santé. Il doit donc être sécuritaire, climatiquement parlant. Nous tentons d’atteindre l’équité en matière de sécurité climatique en adaptant les espaces publics. Or, je crois que ce qui ressort, c’est que les gens ne vont pas trouver refuge dans les espaces publics. »
Des stratégies comme des règlements sur la température maximale dans les immeubles locatifs, la promotion d’initiatives de modernisation dans une optique de fraîcheur, et l’élargissement des mesures de rafraîchissement passif ont été nommées comme des approches utiles pour la réduction des risques de la chaleur accablante à l’intérieur. De plus, les répondants mentionnent la tenue de visites domiciliaires par temps chaud et l’encouragement de la cohésion sociale parmi les mesures essentielles pour rendre les milieux de vie plus sécuritaires lors des épisodes de chaleur extrême.
Manque d’évaluation
Il reste du pain sur la planche pour évaluer l’efficacité des mesures des SAIC à réduire la morbidité et la mortalité en périodes de chaleur accablante, mais le partage de données tirées d’indicateurs entre les partenaires pourrait aider. Beaucoup d’intervenants clés ont souligné le besoin d’une collaboration plus solide avec les partenaires communautaires et une meilleure coordination au sein des services de santé afin de combler les lacunes dans les données. Une surveillance en temps réel constituerait un outil précieux pour une intervention plus ciblée et coordonnée, et servirait aussi à l’évaluation des initiatives de SAIC.
Selon un répondant, l’évaluation quantitative systématique est difficile en raison du manque de données sur les résultats intermédiaires, entre autres en ce qui concerne les populations très vulnérables et leur compréhension du risque qu’elles courent en raison de la chaleur; les changements comportementaux; et tout changement apporté à un domicile ou à l’environnement communautaire. En outre, la nature sporadique des épisodes de chaleur accablante complexifie l’évaluation des interventions.
« Il est très difficile d’évaluer nos interventions de manière quantitative; c’est, je pense, un aspect qui me pose problème. Il nous reste donc seulement l’évaluation qualitative […] et je dirais qu’en général nous avons eu de très bons commentaires sur notre travail. [P]arfois nous recevons de la critique constructive utile, et parfois des commentaires portent sur des éléments hors de notre portée. Je pense qu’une évaluation plus systématique serait bien, mais j’ai du mal à dire avec certitude si elle pourrait réellement nous indiquer si nous sommes sur la bonne voie ou non. »
Comment faire progresser l’élaboration et la mise en œuvre des SAIC?
Financement des plans et des actions
Bien que les contraintes sur le plan des ressources et de la capacité constituent des obstacles majeurs à l’élaboration et à la mise en œuvre de toutes les mesures liées aux SAIC, il est envisageable de prioriser un financement supplémentaire destiné à la mobilisation avant la saison chaude, aux activités de sensibilisation et à la création de plans ou d’outils d’intervention communautaire. De tels plans et outils pourraient également servir dans d’autres situations (comme en cas de tempêtes ou de chute des températures). Il serait aussi bon de considérer le financement de partenariats avec des organisations à but non lucratif, y compris les organisations confessionnelles, pour mener des interventions communautaires (visites de vérification du bien‑être, programmes de cohésion sociale, etc.).
Il est possible d’encourager les activités d’évaluation – l’élément principal d’un SAIC le plus négligé par les organisations – au moyen de modèles modifiables ou d’autres actions appuyant l’élaboration d’un plan d’évaluation. Le financement destiné aux espaces de rafraîchissement doit devenir plus flexible et ne pas toujours dépendre des avertissements de chaleur extrême. Et comme les gens préfèrent rarement fréquenter ces espaces, plus de fonds devraient être alloués à l’adaptation des logements à la chaleur pour en faire des lieux sûrs. Les communautés autochtones, rurales et éloignées étant confrontées aux plus grands obstacles en matière de ressources et de capacité, ce sont elles qui devraient recevoir un financement accru en priorité.
Collaboration et diffusion de ressources essentielles
Il se peut que les organisations ayant élaboré un SAIC ou un plan d’intervention en cas de chaleur souhaitent rendre celui-ci public, ou au moins le transmettre aux organismes locaux pertinents. Un tel plan pourrait définir les différents paliers de responsabilités et les organisations concernées pour chacun des cinq principaux éléments recommandés, et mettre en relief les lacunes et défis actuels en matière de développement, de mise en œuvre et d’évaluation. Des communautés de pratique, telles que le réseau climatique de Santé publique Ontario ou la communauté de pratique pancanadienne de Santé Canada en cas de chaleur, faciliteraient la collaboration, l’échange de connaissances et de ressources (p. ex., des messages préalablement approuvés, des stratégies de communication ou des approches de veille sanitaire) ainsi que les discussions relatives aux plans à mesure que ceux-ci évoluent.
Établissement de nouvelles lignes directrices et de normes, attribution de rôles et de responsabilités
En l’absence d’un SAIC à l’échelle provinciale ou territoriale (comme celui de la Colombie‑Britannique), les gouvernements locaux pourraient établir des approches générales définissant les rôles et responsabilités organisationnelles, afin d’assister les autorités de santé, les collectivités locales et les partenaires communautaires. De plus, des lignes directrices, outils et modèles normalisés descendants (autrement dit, élaborés par les gouvernements) amélioreraient la cohérence des plans de SAIC. Dans l’avenir, il est crucial que ces derniers incorporent des orientations relatives aux incidents qui se succèdent en cascade.
Disponibilité des technologies et données
Il est possible de produire et de diffuser des données et technologies nouvelles ou améliorées à des fins de surveillance, de cartographie des risques et de communication. Elles permettraient de mieux reconnaître les populations vulnérables avant la saison chaude, d’alerter les gens à propos des risques sanitaires, de réagir collectivement et d’étudier l’événement a posteriori.
Création d’espaces et de domiciles frais
Une attention toute particulière doit être portée aux approches qui favorisent un accès équitable à des espaces de frais, à domicile comme dans la collectivité. Dans les années à venir, il importe d’explorer les stratégies en lien avec l’environnement bâti, notamment la réglementation de la température maximale, les initiatives de modernisation et l’amélioration du refroidissement passif. À court terme, la visite à domicile des personnes vulnérables peut limiter les problèmes de santé, mais à long terme, les actions qui renforcent les liens sociaux se feront indispensables, surtout dans les centres urbains. Les communautés autochtones, rurales et éloignées au Canada auront besoin d’une aide supplémentaire pour construire et rénover des infrastructures de rafraîchissement qui protègent les populations à risque de la chaleur extrême.
Résumé
Le présent inventaire recense six plans canadiens de SAIC à l’échelle du gouvernement provincial ou territorial en Colombie‑Britannique, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle‑Écosse, en Ontario et au Québec, ainsi que des plans de SAIC des autorités de santé en Ontario et au Québec. Généralement, les plans publiquement accessibles comportent des protocoles d’alertes et des stratégies de communication avec le public. Dans le sondage, les répondants ont également indiqué que les plans de SAIC prévoyaient souvent des activités de sensibilisation avant la saison chaude et des interventions communautaires.
Les sondages et les entrevues auprès d’intervenants clés ont mis en lumière plusieurs problèmes qui entravent l’élaboration et la mise en œuvre des SAIC, dont le manque de financement, le roulement de personnel et la mauvaise définition des rôles et responsabilités. Les communautés rurales, éloignées et autochtones sont particulièrement touchées. Parmi les obstacles supplémentaires recensés figurent le manque de données sur les populations à risque, la barrière de la langue, les difficultés à rejoindre les personnes vulnérables et la désensibilisation du public aux avertissements. En outre, les centres climatisés sont souvent sous-utilisés, et les maisons ne sont pas faites pour supporter la chaleur extrême. Par ailleurs, certains dangers se combinent (p. ex., la chaleur avec la fumée de feux de forêt ou avec une panne de courant) et compliquent davantage les efforts d’intervention.
Pour renforcer les SAIC, il est recommandé, entre autres, d’accroître le financement destiné à l’élaboration de plans, de définir plus clairement les rôles et responsabilités, de collaborer et de diffuser les données plus efficacement, d’améliorer les lignes directrices relatives aux dangers combinés, et de promouvoir des stratégies de rafraîchissement telles que les règlements sur la température et le refroidissement passif. Les visites à domicile et les modèles de cohésion sociale jouent aussi un rôle important pour l’amélioration de la résilience communautaire et pour la préparation aux chaleurs extrêmes.
Remerciements
Nous remercions toutes les personnes ayant participé au sondage et aux entrevues pour leur temps, leur amabilité et leurs réponses réfléchies.
La présente étude a été menée grâce au financement et au soutien de Santé Canada. Les opinions exprimées ici ne représentent pas nécessairement celles de Santé Canada.
Nous remercions aussi Sarah Henderson (Centre de contrôle des maladies de la Colombie‑Britannique et CCNSE) et Juliette O’Keeffe (CCNSE), qui ont apporté leurs conseils d’expertes durant le projet, ainsi que Barb Karlen (CCNSE), qui a contribué à l’élaboration de l’outil de sondage et aux entrevues. Merci également à Melissa Gorman, Gregory Richardson, Sydney Gosselin, Jessie Hamon et Rachel Siblock du Bureau des changements climatiques et de la santé de Santé Canada, qui nous ont aidés à réviser les versions précédentes de ce rapport.
Références
- Watts N, Amann M, Arnell N, Ayeb-Karlsson S, Beagley J, Belesova K, et al. The 2020 report of The Lancet Countdown on health and climate change: responding to converging crises. The Lancet. 2021;397(10269):129-70. Available from: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)32290-X.
- Intergovernmental Panel on Climate Change. Climate change 2022: impacts, adaptation and vulnerability. Working Group II contribution to the IPCC Sixth Assessment Report. [H.-O. Pörtner DCR, M. Tignor, E.S. Poloczanska, K. Mintenbeck, A. Alegría, M. Craig, S. Langsdorf, S. Löschke, V. Möller, A. Okem, B. Rama, eds]. . Cambridge, UK and New York, NY, USA: United Nations Environment Programme, IPCC; 2022. Available from: https://www.ipcc.ch/report/sixth-assessment-report-working-group-ii/.
- Death Review Panel. Extreme heat and human mortality: a review of heat-related deaths in B.C. in summer 2021. Victoria, BC: British Columbia Coroners Service; 2022 June. Available from: https://www2.gov.bc.ca/assets/gov/birth-adoption-death-marriage-and-divorce/deaths/coroners-service/death-review-panel/extreme_heat_death_review_panel_report.pdf.
- Health Canada. Heat alert and response systems to protect health: best practices guidebook. Ottawa, ON: Government of Canada; 2012. Available from: https://www.canada.ca/content/dam/hc-sc/migration/hc-sc/ewh-semt/alt_formats/pdf/pubs/climat/response-intervention/response-intervention-eng.pdf.
- Environment and Climate Change Canada. Criteria for public weather alerts. [updated 2024 July 31; cited 2025 Mar 20]; Available from: https://www.canada.ca/en/environment-climate-change/services/types-weather-forecasts-use/public/criteria-alerts.html#heat.
- Henderson D, Aubin L, Behan K, Chen H, Doyle H, Gower S, et al. Developing a harmonized heat warning and information system for Ontario: a case study in collaboration. Can J Public Health. 2020;Jun;111(3):426-32. Available from: https://doi.org/10.17269/s41997-020-00337-y.
- Michaud A, Leigh R. Letter from Canada: global warming and wildfire smoke pollution emerging as major threats to respiratory health. Respirol. 2024 May;29(5):430-1. Available from: https://doi.org/10.1111/resp.14716.
- City of Vancouver. Stay safe in the summer heat. Vancouver, BC: City of Vancouver; [cited 2025 Mar 20]; Available from: https://vancouver.ca/home-property-development/hot-weather.aspx.
- City of Toronto. Cool spaces near you. Toronto, ON: City of Toronto; [cited 2025 Mar 20]; Available from: https://www.toronto.ca/community-people/health-wellness-care/health-programs-advice/hot-weather/cool-spaces-near-you/#location=&lat=&lng=&zoom=.
- Ville de Montréal. Tips to follow during a heat wave. Montréal, QC: Ville de Montréal; [cited 2025 Mar 20]; Available from: https://montreal.ca/en/articles/tips-to-follow-during-heat-wave-5120.
Annexe A : Méthodologie et outils
Termes de recherche
En anglais, les termes de recherches étaient les suivants : HARS, heat alert and response system, heat alert, heat warning, alert, extreme heat. En français, il s’agissait de « plan régional de chaleur extrême, des systèmes d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur », « SAIC », « avertissement OR alerte OR d’avertir », « vague de chaleur », « chaleur accablante », « chaleur extrême ».
Sondages
Les participants ont reçu un lien unique pour accéder aux sondages, hébergés sur REDCapMD, et pouvaient y répondre en anglais ou bien en français. Entre avril et octobre 2024, l’équipe du projet a envoyé des invitations par courriel à 375 personnes (122 en Ontario et 253 dans les autres provinces/territoires) travaillant sur la problématique de la chaleur extrême au Canada (principalement dans les secteurs de la santé publique ou de la gestion des urgences) au sein de gouvernements régionaux, provinciaux et territoriaux. Elle a reçu 66 réponses, dont 18 issues du sondage pilote en Ontario et 48 du sondage pancanadien (n = 38 en anglais et n = 10 en français), notamment de la part de médecins hygiénistes, de directeurs, de gestionnaires ou de superviseurs de programmes, de spécialistes de la gestion et de la planification d’urgences, de concepteurs ou analystes de politiques, de chercheurs ou d’agents de recherche, d’infirmiers de la santé publique, d’épidémiologistes, d’agents de santé environnementale ou d’inspecteurs de la santé publique ainsi que de spécialistes en promotion de la santé et en application des connaissances.
Entrevues auprès d’intervenants clés
L’équipe du projet a mené 36 entrevues auprès d’intervenants clés : 45 individus travaillant au sein d’autorités de santé, d’organismes de gestion des urgences et de gouvernements provinciaux ou territoriaux qui avaient exprimé leur intérêt à participer à une entrevue de suivi ou avaient été recommandés par les répondants. Semi-structurées, les entrevues suivaient des lignes guides visant à recueillir plus d’informations sur les difficultés, les barrières et les occasions potentielles qui accompagnent l’élaboration et la mise en œuvre de SAIC. Elles duraient entre 45 et 60 minutes et se déroulaient sur Zoom. Au début de l’entretien, on informait les intervenants sur le projet, la confidentialité et l’analyse des données, puis l’on obtenait leur consentement à l’enregistrement de la discussion, à la publication des conclusions et à l’utilisation de leurs réponses anonymisées. Suivaient des questions fermées et ouvertes.
Après les entrevues, les transcriptions et les notes ont été compilées dans Excel et analysées, pour en dégager les principaux thèmes parmi les éléments centraux des SAIC. Personne du Nunavut, de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Saskatchewan n’a pris part aux entrevues, mais des représentants de cette dernière province ont répondu au sondage.
Analyse des entrevues
Tout en menant les entrevues, le personnel du CCNSE notait les réponses aux questions fermées et ouvertes. Un enregistrement (réalisé avec l’accord des intervenants) garantissait la fidélité des notes. Après l’entrevue, celles-ci ont été rassemblées et complétées grâce à la transcription et à l’enregistrement, lorsque cela était nécessaire. Les réponses ont été analysées sous forme agrégée et utilisées de façon anonyme. Toutes les réponses aux questions individuelles ont été organisées dans Excel en vue d’une analyse thématique. Le personnel a fait ressortir les thèmes qui recoupaient les principaux éléments recommandés pour les SAIC, relevé leur fréquence, et pris note des autres éléments contextuels pertinents. Il a également tiré d’importantes conclusions supplémentaires des entretiens individuels, lorsque cela était pertinent pour son analyse.
Annexe B : Plans de SAIC publics des gouvernements provinciaux/territoriaux et des autorités de santé
Organisme |
SAIC public ou système similaire utilisé par l’organisme |
Définitions des avertissements de chaleur extrême, mesures adoptées et renseignements disponibles sur la page web ou le document relatif au SAIC |
Colombie-Britannique |
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Gouvernement de la Colombie-Britannique |
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Manitoba |
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Gouvernement du Manitoba |
Guide du Manitoba sur le système d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur |
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Nouveau-Brunswick |
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Gouvernement du Nouveau-Brunswick |
Système d’alerte et d’intervention à la chaleur (SAIC) du Nouveau-Brunswick |
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Nouvelle-Écosse |
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Gouvernement de la Nouvelle-Écosse |
Système d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur de la Nouvelle-Écosse* |
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Ontario |
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Gouvernement de l’Ontario |
Système d’avertissement et d’information de chaleur harmonisée pour l’Ontario. |
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Service de santé publique de Sudbury et du district |
Plan d’intervention en cas de canicule de la ville du Grand Sudbury |
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Bureau de santé publique de Toronto |
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Québec |
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Gouvernement du Québec |
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Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides |
Plan de prévention et de protection en cas de chaleur extrême des Laurentides |
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Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale |
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Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal |
Chaleur accablante ou extrême – Plan de traitement du risque |
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Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal |
Plan local de prévention et de protection en cas de chaleur accablante ou extrême |
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* Le système d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur de la Nouvelle-Écosse n’est pas actif, selon ce que rapportait un intervenant clé en janvier 2025.
Abréviations : C.-B. = Colombie-Britannique; ECCC = Environnement et Changement climatique Canada; SAIC = système d’avertissement et d’intervention en cas de chaleur; MSSS = ministère de la Santé et des Services sociaux.
Intervalle de recherche : L’inventaire des SAIC a été réalisé entre janvier et septembre 2024.
Annexe C : Exemples de ressources en cas de chaleur extrême mises à disposition du public par les autorités de santé et les gouvernements provinciaux/territoriaux
Ressource |
Organisme |
Description des informations |
Page Web de la ressource |
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Régie de la santé de la vallée du Fraser (Colombie‑Britannique) |
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Régie de la santé de la côte de Vancouver (Colombie‑Britannique) |
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Provincial Health Services Authority (PHSA)/Centre de contrôle des maladies de la Colombie‑Britannique (BCCDC) |
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Staying Healthy in Hot Weather
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Bureau de santé publique de Toronto (Ontario) |
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Guide |
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Guide de préparation aux canicules
|
Gouvernement de la Colombie-Britannique. |
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Stay Cool, PEI - Preparing for Heat Waves Together Digital Guide |
Gouvernement de l’Île‑du‑Prince-Édouard
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Infographie |
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Préparez-vous à la chaleur extrême
|
Gouvernement de l’Alberta |
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Régie de la santé des Premières Nations (Colombie-Britannique) |
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Trousse d’intervention en cas de chaleur à l’intention des communautés |
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Developing a Municipal Heat Response Plan: A Guide for Medium-sized Municipalities |
PHSA/BCCDC (Colombie‑Britannique) |
|
Heat Response Planning for Southern Interior B.C. Communities Toolkit |
Interior Health (Colombie‑Britannique) |
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Chaleur extrême : Boîte à outils
|
Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie - Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (Québec) |
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Autre |
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Guide à l’intention des responsables des camps d’été et des terrains de jeux
|
Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (Québec) |
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Documents : Plan de traitement et Fiches CAE
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Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal (Québec) |
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