Cannabis non réglementé : des pratiques de production risquées soulèvent des inquiétudes pour les consommateurs
Introduction
La légalisation du cannabis en 2018 avait plusieurs objectifs de sécurité et de santé publiques. On espérait qu’elle donne accès à du cannabis de qualité produit de façon sécuritaire aux adultes canadiens et qu’elle coupe les revenus des organisations criminelles qui produisent du cannabis illicite, entre autres objectifs de politique.
Depuis, les consommateurs ont commencé à délaisser les sources illégales pour des sources légales. Dans le récent cycle 2020 de l’Enquête canadienne sur le cannabis, 54 % des personnes qui ont dit avoir consommé du cannabis au moins une fois dans la dernière année ont indiqué se le procurer en général auprès d’une source autorisée (commerce ayant pignon sur rue ou boutique virtuelle). En 2019, première année complète où le cannabis légal était largement accessible en vertu de la Loi sur le cannabis et de ses règlements, 37 % des consommateurs ont donné la même réponse; au premier trimestre de 2018, alors que le cannabis n’était légal qu’à des fins médicales selon le Règlement sur l’accès au cannabis à des fins médicales (RACFM), ce nombre atteignait seulement 23 %. Il semble donc que les Canadiens achètent davantage leur cannabis de sources légales. Or, le cannabis provenant de sources non réglementées ou inconnues comme des commerces ou des sites Web illicites, ou des amis, membres de la famille ou connaissances représente toujours une large part de la consommation de cette drogue au pays.
L’étude pilote
Ce billet décrit une récente étude pilote menée par le Cannabis Legalization and Regulation Secretariat de la Colombie-Britannique (ministère de la Sécurité publique et solliciteur général) avec l’aide du Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique et du Centre de collaboration nationale en santé environnementale. L’objectif du projet était de faire connaître aux consommateurs le potentiel de pratiques dangereuses dans la production de cultures de grande valeur comme le cannabis sans surveillance réglementaire.
Les analyses des contaminants ont été faites sur des échantillons de cannabis séché saisis par l’Unité de la sécurité communautaire (ministère de la Sécurité publique et solliciteur général). En février 2021, 20 échantillons de six commerces illicites du Grand Vancouver ont été envoyés à un laboratoire fédéral, qui les a soumis aux mêmes analyses de détection des contaminants chimiques et microbiens que les échantillons de producteurs autorisés.
Les données obtenues ont été comparées aux LQ actuelles de Santé Canada pour les pesticides et autres produits pouvant être appliqués avec eux, comme les synergistes et les substances de croissance. Les valeurs obtenues pour les micro-organismes et les métaux lourds ont été comparées aux limites permises par la United States Pharmacopeia (USP), qui forment une des nombreuses normes contre lesquelles évaluer les produits de cannabis conformément à l’annexe B de la Loi sur les aliments et drogues, comme le décrit le Guide des bonnes pratiques de production du cannabis de Santé Canada. La USP a établi les limites suivantes pour les contaminants dans les drogues végétales : bactéries (total) : 100 000 UFC/g; moisissures, champignons et levures (total) : 10 000 UFC/g; bactéries à Gram négatif (BGN) tolérant la bile : 1 000 UFC/g; plomb : 0,5 mg/g; mercure : 0,1 mg/g; cadmium : 0,3 mg/g; arsenic : 0,2 mg/g.
À quel point la contamination du cannabis est-elle courante?
Comme le cannabis est une culture de grande valeur, il est très tentant de vouloir une grande récolte pour faire beaucoup de profits, même si cela commande des pratiques de production risquées. En outre, puisqu’il est difficile de remonter jusqu’à la source des produits illicites, leurs producteurs qui emploient sciemment ou non des pratiques dangereuses risquent peu, voire rien du tout.
Une revue internationale récente a montré que l’utilisation de pesticides non autorisés dans les cultures légales et illégales de cannabis était répandue. Selon les auteurs, bien que le niveau de contaminants soit souvent trop faible pour causer des effets aigus, des effets chroniques ne sont pas impossibles. Il manque également de données sur les effets toxiques des résidus de pesticides lorsqu’ils sont brûlés puis inhalés. Aux États-Unis, où la légalisation a eu lieu sans la participation des autorités de réglementation fédérales comme l’Environmental Protection Agency, l’utilisation de divers pesticides inappropriés était si étendue que la Californie, l’Oregon et l’État de Washington, entre autres, ont par la suite décidé d’établir leurs propres exigences d’analyse pour protéger les consommateurs.
Quelles mesures sont en place pour protéger le cannabis légal canadien?
Au Canada, les producteurs autorisés doivent respecter le Guide des bonnes pratiques de production du cannabis de Santé Canada et soumettre un échantillon de chaque lot à des analyses chimiques et microbiennes. Santé Canada a resserré ses exigences en matière d’analyse des pesticides après que l’utilisation de produits non autorisés a entraîné le rappel de plusieurs lots de cannabis à usage médical en 2017. Après ces rappels, l’organisme a mené une série d’inspections à l’improviste et a recueilli 144 échantillons de feuilles, de fleurs et d’huile, dont 26 étaient contaminés par au moins un des 73 pesticides visés par les analyses, effectuées au moyen de méthodes validées. Ces résultats ont mené à la formulation d’exigences sur l’analyse des pesticides et de limites de quantification (LQ) précises pour un ensemble étendu de 96 substances actives présentes dans les pesticides utilisés ou soupçonnés de l’être pour la culture du cannabis. Il convient de noter que les LQ ne sont pas des limites de résidus permises. Il s’agit plutôt de la valeur minimale à laquelle un résidu peut être quantifié de manière fiable; tout laboratoire souhaitant fournir des services d’analyse doit être en mesure de détecter au moins une quantité aussi faible.
L’utilisation délibérée de produits antiparasitaires non autorisés est interdite. Si un tel produit est détecté, le producteur doit effectuer une analyse des causes profondes pour déterminer la source de la contamination. Si l’enquête démontre que le pesticide a été introduit involontairement (p. ex., utilisation d’équipement contaminé) et que le producteur employait de bonnes pratiques, le cannabis pourrait être autorisé à la vente s’il ne pose aucun risque pour la santé. Comme les pesticides sont omniprésents dans notre environnement, il serait irréaliste d’exiger que chaque échantillon de cannabis légal soit complètement exempt de résidus de pesticides. Cependant, dans le but de garantir l’innocuité des produits légaux, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) du Canada examine les données d’analyse des échantillons de cannabis légal pour s’assurer que les faibles concentrations de pesticides généralement observées ne posent pas de risques pour la santé des consommateurs.
Qu’en est-il de la contamination du cannabis illicite?
À part quelques analyses limitées menées par des journalistes, on en sait très peu sur la concentration de contaminants dans le cannabis illicite, qui demeure la source principale ou habituelle de bien des milliers de Canadiens. Toutefois, sans mécanismes de réglementation, de surveillance et de mise en application, il paraît improbable que les producteurs non autorisés observent des pratiques sécuritaires lorsque confrontés à une grave menace financière comme une infestation de parasites.
Quels contaminants ont été trouvés dans les échantillons du Grand Vancouver?
Le tableau 1, présenté à la fin du document, indique l’ensemble des contaminants détectés dans les 20 échantillons de fleurs séchées et leur concentration, et spécifie si chaque produit aurait été acceptable pour la vente, s’il avait été légal. Dans l’ensemble, seuls 3 des 20 échantillons analysés (15 %) auraient été jugés immédiatement acceptables pour la vente, car les concentrations de micro-organismes, d’arsenic, de cadmium, de mercure et de plomb étaient inférieures aux normes de la USP et que les résidus de pesticides soit étaient indétectables soit posaient un risque négligeable pour la santé. Des échantillons restants, 9 auraient été jugés inacceptables pour la vente en raison de la présence de divers indicateurs microbiologiques de production insalubre, de concentrations élevées de métaux lourds et de résidus de plusieurs pesticides. Quant aux 8 autres, il aurait fallu une enquête pour déterminer quelle était la source de la contamination par les pesticides, si des règlements ont été enfreints et si le produit met à risque la santé des consommateurs.
Les analyses des micro-organismes ont détecté des quantités totales de bactéries et de champignons élevées dans certains échantillons, bien supérieures à ce qui est acceptable pour la vente. Un échantillon contenait la bactérie Pseudomonas aeruginosa, un agent pathogène opportuniste d’origine hydrique, ce qui pourrait révéler l’utilisation d’eau insalubre pour l’irrigation. Les analyses des métaux lourds ont détecté des concentrations inacceptables d’arsenic (un cancérogène) dans quatre échantillons; la contamination par l’arsenic est souvent due à l’emploi de pesticides contenant cet élément, mais ce dernier peut aussi être présent en grande concentration dans les eaux souterraines.
Au total, des résidus de 24 pesticides ont été détectés dans 18 échantillons, et seuls 2 échantillons ne contenaient aucun résidu détectable (tableau 1). La majorité des échantillons contenaient quatre pesticides ou plus, et un échantillon en contenait un total de huit. Le myclobutanil, un fongicide, était le pesticide le plus courant, lui qui a été détecté dans 16 des 18 échantillons contaminés, suivi du paclobutrazol, une substance de croissance, et le spiromésifène, un insecticide, trouvés dans 11 échantillons chacun.
Globalement, la proportion des échantillons contaminés par des pesticides et la variété des pesticides trouvés étaient frappants en comparaison avec le cannabis légal. Moulins et coll. (2018) ont analysé 63 échantillons de fleurs séchées provenant de producteurs canadiens autorisés et n’ont détecté que deux pesticides, le myclobutanil et le bifénazate, dans un total de 8 échantillons contaminés (13 % de tous les échantillons), comparativement à 90 % dans notre étude. De même, Craven et coll. (2021) ont fait un échantillonnage par frottis ou un échantillonnage des surfaces dans deux installations de culture du cannabis. L’équipe a trouvé des traces de 41 pesticides dans l’installation non autorisée, contre seulement 6, à de très faibles concentrations, dans l’installation autorisée. Ces données soulignent l’importance d’implanter des pratiques de production sécuritaires et de les faire respecter, et laissent penser que les échantillons analysés ici ont été cultivés sans les précautions nécessaires pour assurer un produit final le moins contaminé possible.
Qu’est-ce que cela signifie pour les consommateurs et la santé publique?
Nos données montrent que, parmi la gamme limitée d’échantillons du Grand Vancouver analysés, une grande proportion aurait été jugée inacceptable pour la vente en raison d’une contamination microbiologique et chimique. La réalisation d’une évaluation des risques pour la santé des contaminants recensés dans le tableau 1 excède le cadre du présent document. Cependant, il est important de communiquer avec les consommateurs de cannabis au sujet des implications générales des données, particulièrement quant à l’importance, pour les producteurs, de connaître et de suivre les pratiques sécuritaires.
La rareté des pratiques sécuritaires et l’utilisation de pesticides non autorisés dans la production de cannabis illicite peuvent contribuer à plusieurs dimensions du risque, dont les risques pour la santé des consommateurs, les risques professionnels et les risques écologiques. Le tableau 2 résume l’information concernant les risques connus pour la santé des humains et pour la nature des produits antiparasitaires qui ont été détectés ici. Comme les travailleurs qui prennent part à la culture de cannabis illicite peuvent être davantage exposés à ces contaminants que les consommateurs, le tableau 2 présente aussi les classes de danger selon la Classification OMS recommandée des pesticides en fonction des dangers qu’ils présentent, qui est basée sur la toxicité par voie orale et par voie dermique aiguë, ou à court terme, chez les rats. En effet, huit pesticides détectés sont jugés modérément dangereux, et un autre (oxamyl) très dangereux, ce qui pourrait poser un risque pour les travailleurs qui les appliquent ou qui manipulent et traitent le cannabis brut.
Les données mettent en évidence la nécessité pour les consommateurs de considérer les risques lorsqu’ils choisissent entre du cannabis légal et du cannabis illégal. Dans un billet de blogue précédent, nous discutions de certaines des raisons pourquoi les consommateurs peuvent préférer le cannabis illicite, notamment le prix, la facilité d’accès et d’autres incitatifs à l’achat. En contrepartie, cette décision élimine toute assurance quant à la qualité du produit. Si certaines personnes obtiennent leur cannabis d’une source connue de confiance, les producteurs non autorisés, même bien intentionnés, ne savent souvent pas quels produits et pratiques sont dangereux.
Certains consommateurs prennent du cannabis illégal pour réduire ou cesser leur utilisation de substances plus dangereuses, comme des opioïdes illicites, et peuvent avoir des obstacles financiers ou autres à l’achat de cannabis légal. Étant donné la toxicité croissante des drogues, les personnes qui essaient de limiter leur utilisation d’opioïdes illicites devraient consulter leur professionnel de la santé avant de cesser la prise de cannabis illicite.
Quelles sont les limites de l’étude?
Cette étude pilote comportait plusieurs limites :
- D’abord, nous nous sommes penchés sur un seul type de produit, la fleur de cannabis séchée, qui est la matière première utilisée pour produire des extraits de cannabis, des produits comestibles et des produits topiques. Bien qu’il soit utile de savoir si la plante non traitée est contaminée, d’autres types de produits, qui sont concentrés, pourraient théoriquement avoir des concentrations de contaminants beaucoup plus élevées.
- L’échantillon n’est pas représentatif du marché du cannabis illicite du Grand Vancouver. Puisque les échantillons provenaient de saisies effectuées dans des commerces illicites, nous ne connaissons pas la provenance de la matière première. Les 20 échantillons peuvent avoir été produits par 20 producteurs différents, ou venir d’une source unique. La culture peut s’être faite dans le Grand Vancouver comme dans une autre région.
- Comme l’échantillon n’est pas représentatif, nous avons choisi de ne pas faire d’évaluation des risques pour la santé à partir des données obtenues, vu la possibilité de sur- ou de sous-représenter le risque pour le public.
- Sans visite des installations de culture, il n’est pas possible de dire comment les échantillons ont été contaminés ni si la contamination par des pesticides est effectivement due à une application volontaire dans tous les cas. Il existe plusieurs voies de contamination accidentelles possibles, dont la dérive depuis les cultures avoisinantes pour les cultures extérieures, la dérive depuis d’autres activités de lutte antiparasitaire, l’utilisation d’installations ou d’équipements contaminés et l’utilisation d’eaux souterraines ou de sol contaminés.
- Il n’est pas possible de conclure que les contaminants détectés sont les seuls présents. L’ensemble d’analyses requises par Santé Canada est assez complet, et englobe les contaminants chimiques et microbiens jugés pertinents pour le cannabis, comme l’indiquent les publications telles que les normes de la USP. L’ensemble comprend aussi 96 pesticides utilisés ou soupçonnés de l’être dans la culture du cannabis, mais ne détecterait pas d’autres substances inconnues.
Résumé
Un des objectifs de la légalisation du cannabis était de protéger la santé publique, en partie en garantissant l’accès à du cannabis de qualité contrôlée. Les détenteurs d’une autorisation de culture du cannabis sont assujettis à une surveillance réglementaire stricte, dont des analyses des produits, des inspections des installations et des enquêtes sur les plaintes. Quand un produit ou une pratique risqués sont découverts, des mesures sont prises (p. ex., rappels) pour que les consommateurs n’encourent aucun risque indu.
Ces protections sont entièrement absentes sur le marché non réglementé, ce qui est inquiétant étant donné que le cannabis est une culture de grande valeur pour laquelle les conséquences financières d’une infestation parasitaire peuvent être graves. La production illicite sans surveillance ou directives réglementaires en matière de pratiques sécuritaires peut mettre des produits contaminés dans les mains des consommateurs. Bien que nos données ne puissent pas être utilisées pour mesurer directement les risques pour la santé, la proportion des produits contaminés et la variété des contaminants trouvés suggèrent fortement qu’au moins une partie des producteurs illégaux emploient des pratiques qui ne sont pas dans l’intérêt supérieur des consommateurs ni des travailleurs. Nous espérons que cette étude pilote suscite un dialogue plus vaste sur la source du cannabis consommé au Canada, et qu’elle guidera la sensibilisation du public sur l’achat et l’utilisation de cannabis.
Tableau 1. (Cliquez pour agrandir / fermer)
Résultats de l’analyse des pesticides, des micro-organismes et des métaux lourds présents dans 20 échantillons de fleur de cannabis séchée illicite. Les micro-organismes et les métaux lourds en gras sont ceux dont la concentration dépasse les normes de la USP. Les pesticides en gras sont ceux dont la concentration dépasse leur LQ respective, donc pour lesquels les résultats sont certains.
Échantillon | Pesticides | Micro-organismes (UFC/g) | Métaux lourds toxiques (µg/g) | Acceptable pour la vente? |
1 | Myclobutanil (2,631 ppm) Butoxyde de pipéronyle (0,111 ppm) Chlorfénapyr (0,106 ppm) Paclobutrazol (0,250 ppm) |
Bactéries (247) Champignons (130) NTP (377) |
Plomb (0,179) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,053) Mercure (< 0,001) |
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2 | Fluopyram (13,731 ppm) Imidaclopride (1,922 ppm) Chlorfénapyr (0,557 ppm) Paclobutrazol (0,255 ppm) Métalaxil (0,066 ppm) Malathion (0,0154 ppm) Spiromésifène (0,0116 ppm) Trifloxystrobine (0,007 ppm) |
Bactéries (1 368) P. aeruginosa (38) Champignons (76) NTP (1 444) BGN tolérant la bile (76) |
Plomb (0,176) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,015) Mercure (< 0,001) |
Non |
3 | Myclobutanil (1,669 ppm) Paclobutrazol (0,277 ppm) Diméthoate (0,213 ppm) Dichlorvos (0,038 ppm) Spiromésifène (0,019 ppm) Malathion (0,015 ppm) |
Ferments non lactiques (457) Bactéries (2 013) Champignons (623) NTP (2 636) BGN tolérant la bile (415) |
Plomb (0,333) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,085) Mercure (< 0,001) |
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4 | Myclobutanil (2,655 ppm) Paclobutrazol (0,467 ppm) Spiromésifène (0,094 ppm) Daminozide (0,016 ppm) |
Bactéries (4 335) Champignons (668 628) NTP (672 963) |
Plomb (0,167) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,06) Mercure (< 0,001) |
Non |
5 | Boscalide (0,047 ppm) Myclobutanil (0,028 ppm) Butoxyde de pipéronyle (0,022 ppm) Spinosad (0,011 ppm) |
Champignons (42,6) NTP (42,6) |
Plomb (0,201) Arsenic (0,053) Cadmium (0,081) Mercure (< 0,001) |
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6 | Imidaclopride (6,983 ppm) Myclobutanil (4,492 ppm) Butoxyde de pipéronyle (0,984 ppm) Métalaxil (0,175 ppm) Paclobutrazol (0,100 ppm) Dodémorphe (0,074 ppm) Spiromésifène (0,056 ppm) |
Bactéries (161) Champignons (444) NTP (605) |
Plomb (0,344) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,027) Mercure (< 0,001) |
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7 | Myclobutanil (0,066 ppm) Spiromésifène (0,018 ppm) |
Bactéries (45,3) Champignons (45,3) NTP (90,6) |
Plomb (0,323) Arsenic (0,447) Cadmium (0,072) Mercure (< 0,001) |
Non |
8 | Paclobutrazol (0,335 ppm) Myclobutanil (0,270 ppm) Dichlorvos (0,156 ppm) Spiromésifène (0,026 ppm) Dodémorphe (0,016 ppm) |
Ferments non lactiques (4 835) Coliformes (145) Bactéries (7 490) Champignons (6 189) NTP (13 679) BGN tolérant la bile (822) |
Plomb (0,732) Arsenic (0,518) Cadmium (0,234) Mercure (< 0,001) |
Non |
9 | Myclobutanil (1,040 ppm) Butoxyde de pipéronyle (0,966 ppm) Spiromésifène (0,007 ppm) |
Bactéries (40,8) Champignons (9 782) NTP (9 823) |
Plomb (0,057) Arsenic (0,733) Cadmium (0,111) Mercure (< 0,001) |
Non |
10 | Myclobutanil (6,946 ppm) Dodémorphe (0,346 ppm) Pyréthrines (0,242 ppm) Chlorfénapyr (0,177 ppm) Paclobutrazol (0,058 ppm) Azoxystrobine (0,018 ppm) Diazinon (0,015 ppm) |
Ferments non lactiques (1 307) Coliformes (617) Bactéries (10 938) Champignons (697 145) NTP (708 083) BGN tolérant la bile (51 560) |
Plomb (0,057) Arsenic (0,249) Cadmium (0,164) Mercure (< 0,001) |
Non |
11 | Oxamyl (1,786 ppm) Daminozide (0,194 ppm) Phosmet (0,109 ppm) Spirodiclofène (0,043 ppm) MGK-264 (0,043 ppm) |
Champignons (102) NTP (102) |
Plomb (0,075) Arsenic (0,159) Cadmium (0,026) Mercure (0,019) |
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12 | Paclobutrazol (1,819 ppm) Spiromésifène (0,370 ppm) Myclobutanil (0,154 ppm) |
Bactéries (64,9) Champignons (622 848) NTP (622 913) |
Plomb (0,074) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,026) Mercure (0,019) |
Non |
13 | Aucun résidu détecté | Bactéries (501) Champignons (31,3) NTP (532) |
Plomb (0,087) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,099) Mercure (0,018) |
Oui |
14 | Myclobutanil (0,011 ppm) | Champignons (3 216) NTP (3 216) |
Plomb (0,093) Arsenic (0,117) Cadmium (0,011) Mercure (< 0,001) |
Oui |
15 | Myclobutanil (3,439 ppm) Paclobutrazol (0,154 ppm) |
Ferments non lactiques (3 509 957) Coliformes (653 015) Bactéries (2 212 906) Champignons (636) NTP (2 213 632) BGN tolérant la bile (1 814) |
Plomb (0,435) Arsenic (0,069) Cadmium (0,031) Mercure (< 0,001) |
Non |
16 | Myclobutanil (1,782 ppm) Chlorfénapyr (0,585 ppm) Paclobutrazol (0,100 ppm) Butoxyde de pipéronyle (0,037 ppm) Malathion (0,019 ppm) Spiromésifène (0,013 ppm) |
Champignons (28 280) NTP (28 280) |
Plomb (0,221) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,012) Mercure (< 0,001) |
Non |
17 | Aucun résidu détecté | Pas de données | Plomb (0,176) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,071) Mercure (< 0,001) |
Oui |
18 | Myclobutanil (0,560 ppm) Paclobutrazol (0,071 ppm) Bifénazate (0,063 ppm) Métalaxil (0,009 ppm) Spiromésifène (0,004 ppm) |
Bactéries (38,7) NTP (38,7) BGN tolérant la bile (38,7) |
Plomb (0,153) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,035) Mercure (< 0,001) |
Demande une analyse plus approfondie |
19 | Myclobutanil (0,160 ppm) Butoxyde de pipéronyle (0,103 ppm) Métalaxil (0,029 ppm) |
Pas de données | Plomb (0,093) Arsenic (< 0,01) Cadmium (< 0,01) Mercure (< 0,001) |
Demande une analyse plus approfondie |
20 | Butoxyde de pipéronyle (3,749 ppm) Pyréthrines (0,106 ppm) Diazinon (0,015 ppm) Spiromésifène (0,011 ppm) Myclobutanil (0,010 ppm) |
Ferments non lactiques (8 190) Coliformes (4 212) Bactéries (26 325) NTP (26 325) BGN tolérant la bile (241) |
Plomb (0,131) Arsenic (< 0,01) Cadmium (0,131) Mercure (< 0,001) |
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Tableau 2. (Cliquez pour agrandir / fermer)
Brève description des produits antiparasitaires et autres produits détectés dans 20 échantillons de fleurs de cannabis illicite séchées obtenus dans le Grand Vancouver. L’information provient de la base de données de l’Université de Hertfordshire sur les propriétés des pesticides, de la Classification OMS recommandée des pesticides en fonction des dangers qu’ils présentent, du National Pesticide Information Center ainsi que des articles de Montoya et coll. (2020), Evoy et Kincl (2020) et Taylor et Birkett (2020).
Lien vers de l’information supplémentaire (en anglais seulement) | Nbre d’échantillons | Concentration moyenne (ppm) | Concentration maximale (ppm) | Type de produit | Classe selon la classification de l’OMS basée sur la toxicité aiguë par voie orale et par voie dermique | Risques pour la santé des humains | Risques pour la nature |
Myclobutanil | 16 | 1,620 | 6,946 | Fongicide utilisé sur les cultures sujettes à l’oïdium | Modérément dangereux | Irritation des yeux, effets possibles sur les systèmes reproducteur et endocrinien, toxicité pour le foie. Interdit d’utilisation sur les plantes destinées à être brûlées, car sa combustion produit du cyanure d’hydrogène, quoique dans une petite mesure par rapport à la combustion du cannabis lui-même. | Toxicité moyenne chez les mammifères, les oiseaux, les poissons et les abeilles. Longue durée de vie dans la terre, et possibles dommages à long terme aux milieux aquatiques. |
Paclobutrazol | 11 | 0,353 | 1,819 | Substance de croissance dotée d’une activité fongicide | Modérément dangereux | Irritation de la peau, des yeux et des voies respiratoires. Effets possibles sur l’embryon ou le fœtus. | Toxicité moyenne chez la plupart des vertébrés et chez les abeilles. Persistance et stabilité dans la terre et l’eau. |
Spiromésifène | 11 | 0,057 | 0,094 | Insecticide couramment utilisé sur les concombres, les cantaloups et les courges | Peu susceptible de présenter un danger aigu | Sensibilité de la peau. | Toxicité faible à moyenne chez les mammifères, moyenne à élevée chez les espèces aquatiques et faible chez les abeilles. |
Butoxyde de pipéronyle | 7 | 0,989 | 3,749 | Synergiste utilisé avec des pesticides pour augmenter leur efficacité | Peu susceptible de présenter un danger aigu | Considéré comme généralement peu toxique chez les humains. Irritation des yeux et de la peau, et toxicité possible pour le foie. Cancérogénicité débattue; serait un perturbateur endocrinien neurotoxique selon certaines sources. | Toxicité faible à moyenne chez les mammifères, les oiseaux, les poissons, les invertébrés aquatiques et les abeilles. Aucune persistance dans l’environnement. |
Chlorfénapyr | 4 | 0,356 | 0,585 | Pro-insecticide métabolisé en sa forme active | Modérément dangereux | Effets chez les humains peu connus; apparence de cancérogénicité selon les données probantes, mais qui ne peut pas être évaluée. Irritation des yeux. | Toxicité élevée chez les oiseaux, les poissons et les invertébrés aquatiques. |
Métalaxil | 4 | 0,07 | 0,175 | Fongicide couramment utilisé pour le traitement des semences et des sols et sur les plants de tabac | Modérément dangereux | Toxicité moyenne et effets possibles sur le foie. | Toxicité moyenne à élevée chez les mammifères et faible à moyenne chez les espèces aquatiques et les abeilles. |
Dodémorphe | 3 | 0,145 | 0,346 | Fongicide contre l’oïdium | Légèrement dangereux | Effets sur la reproduction et le développement. Irritation de la peau et des yeux. | Toxicité faible à moyenne chez les mammifères, les espèces aquatiques et les abeilles. |
Malathion | 3 | 0,016 | 0,0154 | Insecticide | Légèrement dangereux | Risque de nausées, vomissements, tremblements musculaires, crampes, faiblesse et essoufflement avec l’exposition à court terme. Cancérogénicité non soupçonnée, mais preuves scientifiques insuffisantes. Neurotoxicité et effets potentiels sur les glandes suprarénales, la thyroïde et le foie. | Toxicité moyenne ou élevée chez les pollinisateurs, les poissons et les autres espèces aquatiques, et faible chez les mammifères. Aucune persistance dans l’environnement. |
Daminozide | 2 | 0,105 | 0,194 | Substance de croissance | Peu susceptible de présenter un danger aigu | Cancérogénicité probable chez les humains selon l’EPA des États-Unis. | Toxicité faible chez les mammifères, les oiseaux et les abeilles, et moyenne chez les poissons et les invertébrés aquatiques. Absence relative générale de toxicité, mais fort potentiel de bioaccumulation. |
Diazinon | 2 | 0,015 | 0,015 | Insecticide dont l’usage résidentiel est interdit au Canada | Modérément dangereux | Neurotoxicité et irritation de la peau et des yeux. Effets possibles sur la reproduction et le développement. Cancérogénicité débattue. | Toxicité élevée chez les abeilles, les autres pollinisateurs et les oiseaux, et moyenne chez les espèces aquatiques. Aucune persistance dans la terre, mais stabilité dans l’eau. |
Dichlorvos | 2 | 0,097 | 0,156 | Insecticide couramment utilisé comme pesticide domestique et pour protéger les biens entreposés | Très dangereux | Forte toxicité. Exposition prolongée pouvant causer la mort. Effets indésirables possibles sur la santé neurologique et reproductive. Considéré comme étant potentiellement cancérogène. | Toxicité élevée chez les mammifères et la plupart des autres organismes, surtout les pollinisateurs. Aucune persistance dans l’environnement, mais risque de bioaccumulation. |
Imidaclopride | 2 | 4,453 | 6,983 | Insecticide de la classe des néonicotinoïdes | Modérément dangereux | Irritation de la peau, étourdissements, essoufflement, confusion. Pas de classement concernant la cancérogénicité. | Toxicité élevée chez les abeilles et les autres pollinisateurs. Longue durée de vie dans la terre. |
Phosmet | 1 | S. O. | 0,109 | Insecticide | Modérément dangereux | Neurotoxicité, irritation des yeux, effets sur la reproduction et le développement. Cancérogénicité possible selon l’EPA des États-Unis. | Toxicité moyenne chez les mammifères, les oiseaux et les poissons, et élevée chez les invertébrés aquatiques et les abeilles. |
Pyréthrines | 2 | 0,174 | 0,242 | Mélange de composés insecticides dérivés des fleurs de chrysanthème | Selon le mélange | Irritation de la peau au contact, possibles effets respiratoires. Cancérogénicité non soupçonnée. | Toxicité élevée chez les abeilles, les poissons et les autres espèces aquatiques. |
Azoxystrobine | 1 | S. O. | 0,018 | Fongicide couramment utilisé contre les maladies foliaires, les maladies transmises par les semences et les maladies transmises par le sol | Peu susceptible de présenter un danger aigu | Irritation de la peau et des yeux, effets mineurs sur la reproduction et le développement, toxicité pour le foie. | Toxicité faible chez les mammifères et moyenne chez les oiseaux, les espèces aquatiques et les abeilles. Risque de bioaccumulation. |
Bifénazate | 1 | S. O. | 0,063 | Insecticide | Peu susceptible de présenter un danger aigu | Irritation des voies respiratoires, sensibilité de la peau, effets possibles sur la reproduction et le développement. | Toxicité moyenne chez les espèces aquatiques et les abeilles, et élevée chez les mammifères. |
Boscalide | 1 | S. O. | 0,047 | Fongicide | Peu susceptible de présenter un danger aigu | Cancérogénicité possible chez les humains selon l’EPA des États-Unis. Toxicité pour la thyroïde et le foie. | Toxicité faible chez les mammifères et les abeilles, et moyenne chez les poissons et les invertébrés aquatiques. Longue durée de vie dans la terre. |
Diméthoate | 1 | S. O. | 0,213 | Insecticide et acaricide | Modérément dangereux | Irritation des yeux et toxicité élevée en cas d’ingestion. Serait un perturbateur endocrinien toxique pour le foie. Cancérogénicité débattue. | Toxicité moyenne chez les mammifères et la plupart des espèces aquatiques, et élevée chez les oiseaux, les abeilles et les autres pollinisateurs. |
Fluopyram | 1 | S. O. | 13,731 | Fongicide et nématicide | Légèrement dangereux | N’est pas considéré comme ayant une toxicité aiguë lorsqu’ingéré ou inhalé, mais une exposition prolongée peut avoir des effets indésirables sur la santé reproductive. | Toxicité faible chez les abeilles, les oiseaux et les mammifères, et moyenne chez les poissons et les invertébrés aquatiques. |
MGK-264 | 1 | S. O. | 0,043 | Synergiste qui amplifie les effets d’autres composés | Peu susceptible de présenter un danger aigu | Aucun effet connu sur la santé des humains; toxicité jugée improbable selon des études menées sur des animaux. Peu de chances qu’un humain soit exposé à ce composé seulement, car il est généralement appliqué avec d’autres pesticides (qui posent des risques pour la santé). | Toxicité très faible chez les oiseaux et les mammifères, et moyenne chez les poissons et les invertébrés aquatiques. |
Oxamyl | 1 | S. O. | 1,786 | Insecticide, acaricide et nématicide | Très dangereux | Neurotoxicité; serait un perturbateur endocrinien. Dangereux si ingéré. | Toxicité élevée chez les mammifères et la plupart des autres organismes. Persistance dans l’environnement improbable. |
Spinosad | 1 | S. O. | 0,011 | Insecticide | Légèrement dangereux | Possibilité de toxicité pour la thyroïde. | Toxicité faible chez les mammifères, moyenne chez les oiseaux et les poissons, et moyenne à élevée chez les pollinisateurs. |
Spirodiclofène | 1 | S. O. | 0,043 | Insecticide et acaricide appliqué sur les feuilles | Légèrement dangereux | Sensibilité de la peau et perturbation endocrinienne possibles. Cancérogénicité probable chez les humains selon l’EPA des États-Unis. | Toxicité faible chez les abeilles, mais très variable chez les autres organismes. |
Trifloxystrobine | 1 | S. O. | 0,007 | Fongicide | Peu susceptible de présenter un danger aigu | Très peu d’information disponible concernant les effets sur la santé des humains. Cancérogénicité non soupçonnée. | Toxicité faible à moyenne chez les poissons et les invertébrés aquatiques. Absence de données sur la toxicité chez les mammifères. |