La grippe aviaire A(H5N1) : Poursuite de la flambée

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Introduction
Vers la fin de 2021, une souche d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), communément appelée grippe aviaire, a commencé à se propager chez les oiseaux sauvages et d’élevage dans le monde1. La flambée causée par l’influenza A(H5N1) a persisté en 2022 et en 2023, entraînant le décès d’oiseaux sauvages et l’abattage de plusieurs millions de volailles au Canada durant les deux dernières années. Le saut du virus vers des mammifères sauvages a été observé en Amérique du Nord pour la première fois en mai 2022, et infecte depuis une variété toujours croissante d’espèces d’oiseaux et de mammifères sauvages, ainsi qu’un petit nombre d’animaux de compagnie. Bien que le risque pour les humains reste faible, la persistance de la flambée actuelle, sa propagation à une grande variété d’espèces aviaires et animales et la menace d’endémicité dans les Amériques justifient de jeter un nouveau regard sur la situation actuelle, notamment sur les types de mesures pour atténuer les répercussions de la flambée englobés par le concept « Une seule santé ».
Méthodologie
Le présent résumé de données probantes fait le point sur la flambée de grippe aviaire A(H5N1) traitée dans le résumé de mai 20221. Nous avons dépouillé les publications universitaires et parallèles, les sites Web d’organismes publics et les médias parus durant les 12 derniers mois pour trouver de nouvelles données probantes sur les modes de transmission de la grippe aviaire A(H5N1) et des mises à jour des directives de santé publique ou des approches de gestion des flambées au Canada. Nous avons également ajouté d’autres sources mises en évidence à partir de ressources clés. Les résultats ont été synthétisés de façon narrative, et la synthèse a été soumise à un examen interne.
Contexte
La grippe aviaire est un terme générique qui désigne les maladies causées par des virus grippaux zoonotiques de type A pouvant infecter diverses espèces d’oiseaux2. Les oiseaux aquatiques sauvages représentent une source importante de virus de la grippe A qui peuvent sauter vers d’autres espèces3. La combinaison A(HxNy), qu’on utilise pour désigner les diverses souches, représente une combinaison d’antigènes présents à la surface du virus, soit les hémagglutinines (18 sous-types, désignés de H1 à H18) et les neuraminidases (11 sous-types connus, désignés de N1 à N11)4. Les virus de type A de la grippe aviaire peuvent aussi être catégorisés selon leur niveau de pathogénicité pour les oiseaux : influenza aviaire faiblement pathogène (IAFP) ou influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Ces désignations ne sont aucunement corrélées à la pathogénicité ou à la gravité de la maladie qu’elle entraîne chez les humains. Certains virus, dont les grippes A(H5) et les grippes A(H7), sont des IAHP qui se transmettent aisément entre les espèces d’oiseaux et présentent un taux très élevé de mortalité5.
À l’échelle mondiale, des flambées de grippe aviaire sont survenues sporadiquement la plupart des ans ces deux dernières décennies. La présente flambée est associée au virus de la grippe A(H5N1), considéré comme une IAHP. Les flambées suivent habituellement des tendances saisonnières, où le nombre de cas prévu atteint un sommet vers le mois de février pour ensuite redescendre à un minimum en septembre6. La transmission est habituellement restreinte aux oiseaux; l’infection de mammifères et d’humains est toutefois possible. Le premier cas de grippe A(H5N1) chez l’humain a été signalé à Hong Kong en 1997, et la flambée subséquente a entraîné 18 infections humaines et 6 décès7. Depuis 1997, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recensé 892 infections humaines à la grippe A(H5N1) et 464 décès, la majorité avant 20208, 9. L’une des flambées les plus importantes a eu lieu en Égypte en 2014-2015, entraînant 169 infections humaines et 51 décès10. Le Canada n’a recensé qu’un seul cas de grippe A(H5N1) chez l’humain, soit en 2014 chez une personne infectée à l’extérieur du Canada et qui en est décédée. Le premier cas de grippe A(H5N1) chez des oiseaux d’Amérique du Nord a été détecté en décembre 2014 chez un oiseau sauvage; la flambée majeure qui a suivi a entraîné des pertes considérables pour l’industrie avicole11. Après cette flambée et jusqu’en 2021, seuls quelques cas avaient été détectés en Amérique du Nord.
Survol de la situation actuelle
Au Canada, le premier cas de la flambée actuelle a été détecté en décembre 2021 chez des volailles infectées avec la grippe aviaire A(H5N1) du clade 2.3.4.4b introduite par des oiseaux migrateurs arrivant de la côte Atlantique12. Le clade a émergé en Chine vers 2010-2011 et est connu pour se « réassortir » avec d’autres virus d’influenza aviaire, un processus où, lorsque plusieurs virus de l’influenza infectent simultanément un même hôte, il s’effectue une recombinaison de segments génétiques menant à la formation d’une nouvelle séquence génétique13.
La dynamique de la transmission de la grippe A(H5N1) a changé au cours de la flambée actuelle en Amérique : les infections symptomatiques touchent une plus grande variété d’espèces d’oiseaux et de mammifères sauvages et s’éloignent des tendances saisonnières14. Il est possible qu’un virus de la grippe A(H5N1) du clade 2.3.4.4b se soit réassorti après son introduction en Amérique du Nord en 2021 avec un autre virus ayant infecté un oiseau sauvage, entraînant l’émergence d’une souche mieux adaptée pour attaquer une plus grande diversité d’espèces d’oiseaux et de mammifères15. La flambée s’est depuis étendue à l’ensemble du continent américain. Des épisodes persistants et récurrents ont aussi été observés en Europe, en Asie, en Amérique et en Afrique durant la première moitié de 20236, faisant de la flambée actuelle d’IAHP la plus répandue et la plus persistante jamais vue14.
Saut vers les animaux et les humains
La section résume les signalements actuels concernant les infections parmi les animaux sauvages, les volailles et les humains et la façon dont le virus se transmet aux hôtes (encadrés 1 à 4).
Oiseaux sauvages
Depuis la fin de 2021, plus de 2 000 dépistages d’IAHP chez les oiseaux sauvages ont été signalés au Canada selon le tableau de bord High pathogenicity avian influenza in wildlife, qui rapporte les cas dépistés par surveillance passive des oiseaux malades ou morts16. Le nombre total de décès est probablement beaucoup plus élevé, car les oiseaux sauvages malades ou morts n’ont pas tous été recueillis ou envoyés pour dépistage, et plusieurs décès en milieu naturel reste indétectés. Si les oiseaux aquatiques et migrateurs figurent parmi les espèces les plus atteintes, les espèces terrestres et non migratrices n’ont pas été épargnées. Environ 90 espèces ont été touchées, mais plus de la moitié des cas ont été diagnostiqués chez seulement 6 espèces (bernache du Canada, corneille d’Amérique, oie des neiges, grand-duc d’Amérique, pygargue à tête blanche, canard colvert).
Le virus pose un risque pour les populations d’espèces d’oiseaux sauvages en voie de disparition ou vulnérables. Au début de 2023, 20 condors de Californie, une espèce voie de disparition, sont décédés d’une infection à la grippe A(H5N1)17. La vaccination contre l’IAHP de l’espèce a été approuvée aux États-Unis; on inoculera d’abord les oiseaux en captivité, pour ensuite passer aux oiseaux sauvages18. Au Pérou, le virus a causé la mort de milliers de pélicans thages, une espèce quasi menacée; au Chili, plus de 2 000 manchots de Humboldt, une espèce vulnérable, sont décédés, soit plus de 10 % de la population nationale19-21. Le virus a aussi infecté d’autres espèces d’oiseaux sauvages qui n’y avaient pas exposées avec auparavant.
Encadré 1. Comment le virus se transmet-il parmi les oiseaux sauvages? |
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Volaille
Depuis 2021, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a recensé des cas d’IAHP tant dans les élevages commerciaux de volailles que les petits élevages personnels de la plupart des provinces. En date de juillet 2023, plus de sept millions et demi de volailles et d’oiseaux producteurs d’œufs avaient été abattus24. Près de la moitié des oiseaux abattus provenaient de fermes de la Colombie-Britannique, la plupart situées dans la vallée du Fraser. Moins d’établissements ont été touchés pendant l’hiver 2022–2023, alors que les oiseaux migrateurs étaient au Sud, conduisant ainsi à la levée des ordonnances de désignation de zones de contrôle primaires dans plusieurs régions du pays. De nouvelles ordonnances ont cependant été promulguées au printemps 2023 dans certaines régions du pays, dont certaines sont toujours en vigueur en Colombie-Britannique, en Alberta et au Québec en date de juillet 202324. Il y aurait donc persistance du virus dans les populations sauvages, et une vigilance continue de la part des producteurs de volailles et d’œufs est toujours nécessaire.
Encadré 2. Comment le virus se transmet-il parmi les volailles? |
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Mammifères
Le saut des espèces d’oiseaux aux mammifères est rare29; la flambée actuelle a toutefois entraîné une propagation sans précédent parmi les mammifères sauvages de l’Amérique30. Le tableau de bord High pathogenicity avian influenza in wildlife a rapporté plus de 140 détections d’IAHP confirmées ou suspectées chez des mammifères sauvages pour l’année 2022-2023, la plupart concentrées chez seulement trois espèces : la mouffette rayée, le renard roux et le phoque commun. L’IAHP a aussi été détectée chez le raton laveur, l’ours noir, le vison, le dauphin, le pékan, le marsouin et la loutre. Les infections chez les animaux sauvages urbains, comme les mouffettes, posent un problème en raison d’un plus grand risque d’interactions avec les animaux de compagnie ou les humains. La majorité des cas chez les mammifères ont été détectés en Alberta, en Ontario, au Québec, sur l’Île-du-Prince-Édouard et en Colombie-Britannique. Tous les cas chez les mammifères marins ont été détectés au Québec.
Des infections chez des mammifères terrestres et marins ont été recensées ailleurs en Amérique. Le département de l’Agriculture des États-Unis a détecté des cas d’IAHP chez des mouffettes, des ratons laveurs, des renards, des coyotes, des cougars, des ours, des opossums, des dauphins et des phoques. En Amérique du Sud, la flambée actuelle a entraîné un nombre important de décès chez les mammifères marins, et le Chili recense plus de 13 000 décès d’otaries21.
Quelques cas d’infection par IAHP ont été recensés chez des animaux de compagnie d’Amérique du Nord et d’Europe. En avril 2023, un chien de compagnie de l’Ontario ayant mordillé un cadavre d’oie sauvage a obtenu un résultat positif au dépistage de la grippe aviaire, à laquelle il a ensuite succombé31. En juillet 2023, en Italie, un groupe de cinq chiens et un chat ont obtenu un résultat positif au dépistage de la grippe A(H5N1) lors d’une flambée d’IAHP dans une ferme d’élevage de volailles32. Les États de l’Oregon, du Nebraska et du Wyoming ont recensé des cas d’IAHP chez des chats domestiques, que l’on soupçonne être dus à la présence de poulets élevés à domicile ou à la prédation d’oiseaux sauvages. Vers la fin de juin 2023, on a recensé plusieurs cas de grippe aviaire chez des chats en Pologne, dispersés sur le territoire33, avec 24 cas confirmés en date du 5 juillet32. Comme il n’y avait aucun lien entre les cas et que certains chats n’avaient aucun accès à l’extérieur, d’autres sources d’exposition possibles, comme l’ingestion de viande de volaille crue, sont toujours à l’étude.
Encadré 3. Comment le virus se transmet-il parmi les mammifères? |
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La souche actuelle semble causer chez certains animaux infectés une maladie grave15, notamment une charge virale élevée dans le cerveau et des symptômes neurologiques, et la mort. L’inoculation expérimentale chez des mammifères comme le porc a toutefois révélé un degré élevé de résistance à l’infection par le clade 2.3.4.4b36.
Humains
L’infection d’humains par le virus de la grippe A(H5N1) est très rare37, mais les personnes ayant des contacts étroits et prolongés avec des oiseaux infectés ou des environnements contaminés (p. ex., les travailleurs de l’industrie avicole) présentent un risque plus élevé3,38,39. Entre 2021 et juillet 2023, quatorze cas de grippe A(H5N1) ont été détectés à l’échelle mondiale : deux en 2021 (Inde et Royaume-Uni), six en 2022 (Chine, Équateur, Espagne, États-Unis, Vietnam) et six en 2023 à ce jour (Cambodge, Chili, Chine, Royaume-Uni). Trois décès sont survenus.
Jusqu’à maintenant, la plupart des cas sont associés à un virus du clade 2.3.4.4b, sauf ceux recensés au Cambodge (dont un décès), qui étaient associés à un virus du clade 2.3.2.1c. La plupart des cas aux issues graves ou mortelles de la flambée actuelle étaient des personnes ayant été exposées à des volailles domestiques malades ou mortes alors qu’elles ne portaient pas d’équipement de protection individuelle (EPI). Pour un cas recensé au Chili, un homme de 53 ans ayant nécessité une hospitalisation aux soins intensifs, la source était inconnue. L’infection pourrait avoir été causée par une exposition environnementale, puisque l’homme vivait près d’une plage où l’IAHP a entraîné un épisode de mortalité massive d’otaries et d’oiseaux sauvages et que des oiseaux avaient également été repérés près et à l’intérieur du bâtiment qu’il utilisait comme atelier40.
Deux cas asymptomatiques ont été détectés en mai 2023 dans le cadre du programme de dépistage des cas asymptomatiques de la UK Health Security Agency auprès du personnel avicole travaillant dans des fermes infectées9, 41. Une hypothèse pouvant expliquer les deux cas et d’autres cas asymptomatiques recensés parmi les travailleurs de l’industrie avicole depuis le début de la flambée (Espagne, Royaume-Uni, États-Unis) est que les résultats positifs aux tests de dépistage seraient dus à la contamination des muqueuses nasales ou de la gorge par le virus présent dans l’air ambiant, plutôt qu’à une infection. Pour les cas recensés en Espagne, les tests sérologiques effectués n’ont révélé aucun anticorps contre H542. Les travailleurs ne présentaient aucun signe d’infection symptomatique et aucune transmission à des contacts étroits n’a été détectée.
À ce jour, les infections chez les humains n’ont entraîné aucune transmission soutenue vers d’autres personnes. Il y a déjà eu transmission interhumaine dans des milieux de soins, à la suite d’un contact prolongé, étroit et non protégé avec un patient gravement malade7. Dans certains petits groupes familiaux, une transmission interhumaine pourrait avoir eu lieu, mais l’infection pourrait aussi avoir pour origine une exposition ordinaire à des oiseaux malades ou à des environnements contaminés, par exemple la présence d’excréments d’oiseaux dans l’engrais pour le jardin, ou encore la baignade dans de petits lacs ou canaux fréquentés par des oiseaux infectés27,39,43.
Il n’a pas été montré que la consommation de volaille, de gibier ou d’œufs cuits est un mode de transmission, bien que le virus puisse survivre dans la viande crue et à la surface des œufs, de même que dans l’albumine et le jaune des œufs. La cuisson à point de la viande et des œufs neutralise le virus A(H5N1)44-46.
Encadré 4. Comment le virus se transmet-il aux humains? |
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Gestion de la flambée : prochaines étapes
Bien qu’elle n’ait causé qu’un petit nombre d’infections ou de décès chez les humains, la flambée actuelle a entraîné un nombre considérable de décès parmi les animaux sauvages et les volailles, des répercussions économiques sur l’industrie avicole en raison des abattages d’animaux, des restrictions commerciales et des pertes d’emploi, ainsi que des pressions supplémentaires sur la sécurité alimentaire alors que certains produits d’œufs et de volaille deviennent de moins en moins abordables. Elle accentue également le risque d’entraîner la mise en danger d’autres espèces sauvages, voire leur éradication, ce qui menace par ricochet la biodiversité mondiale et la sécurité sanitaire48. Les épisodes de mortalité massive parmi les colonies d’oiseaux marins d’Europe, notamment les mouettes et les goélands, accentuent le risque d’exposition humaine aux oiseaux malades ou morts. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a donc publié des directives sur la surveillance accrue des infections de grippe aviaire en milieu hospitalier en juin 202349
La persistance du virus dans la faune et la récurrence des flambées à l’échelle mondiale poseront des risques supplémentaires lors de la saison de migration des oiseaux plus tard en 2023. On s’inquiète que le virus puisse devenir endémique en Amérique. Il est possible que d’autres cas se déclarent chez les humains50, car le risque d’infection pourrait s’accroître à la suite de phénomènes de réassortiment ou de mutations génétiques permettant au virus de mieux infecter les mammifères3,14,15,35,51. Un réassortiment pourrait aussi se produire si un humain contracte une co-infection par le virus A(H5N1) et une souche plus transmissible d’un virus grippal affectant les humains13.
Ces éléments soulignent clairement l’importance de l’interrelation entre les animaux, l’environnement et les problèmes de santé mondiale et le besoin d’appliquer le concept « Une seule santé » de manière à tenir compte des multiples modes de transmission de l’IAHP14, 48. Le concept se veut une approche de gestion des menaces pour la santé émergentes qui s’appuie sur la reconnaissance des interdépendances entre les santés humaine, animale et environnementale52. Il nécessite une coordination et des partenariats multisectoriels pour permettre une détection précoce chez les animaux d’élevage et sauvages et les humains, et l’établissement de priorités d’intervention pour prévenir la propagation et le saut vers d’autres espèces. Le tout exige une bonne communication entre les groupes et les régions, la transmission d’information et de données ainsi que la sensibilisation et l’éducation des groupes pouvant être exposés ou aider à réduire la propagation. Plusieurs groupes jouent un rôle :
- les agences fédérales, telles que l’ACIA, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), Santé Canada (SC) et l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC);
- les ministères provinciaux et territoriaux (p. ex., agriculture, foresterie, environnement) et les bureaux de santé publique;
- les institutions universitaires et les partenariats interorganismes, comme le Réseau canadien pour la santé de la faune;
- les acteurs de l’industrie (agriculture, alimentation, tourisme faunique);
- les groupes de défense d’intérêt particuliers comme les ONG fauniques et les groupes de science citoyenne;
- les communautés, les gardiens et les gardiens du savoir autochtones;
- les organismes de santé et sécurité au travail;
- les professionnels de la santé.
Certains éléments clés à envisager dans la gestion de la flambée pour les domaines de santé animale, environnementale et humaine englobés par le concept « Une seule santé » sont présentés ci-après.
Considérations pour la santé animale
L’ACIA joue un rôle de premier plan lors d’interventions en santé animale en établissant des quarantaines, en ordonnant l’abattage d’élevages infectés, en effectuant la recherche des contacts et en chapeautant les mesures de biosécurité dans l’industrie avicole. La surveillance est essentielle afin de détecter rapidement les oiseaux malades pour prévenir une transmission subséquente. Il pourrait être nécessaire de resserrer les mesures de biosécurité des élevages de volailles situés dans les régions où des infections ont été recensées au sein de la faune ou des élevages. L’abattage est l’une des principales mesures de prévention, mais elle entraîne des coûts importants. Les mesures de biosécurité préventives peuvent réduire la transmission, et la Norme nationale de biosécurité pour les fermes avicoles de l’ACIA fournit des conseils détaillés sur le sujet aux propriétaires et aux gestionnaires d’installations de production avicole ainsi qu’aux personnes qui travaillent avec les volailles ou en élèvent, qu’ils s’agisse de grands producteurs, d’exploitants de petits élevages ou de personnes ayant des oiseaux de compagnie53. Les mesures à l’échelle des régions ou des élevages peuvent inclure la désignation de zones de contrôle, la réduction de la densité des installations commerciales ou des oiseaux hébergés pour prévenir la propagation entre les fermes. Les mesures pour protéger les élevages de l’exposition aux oiseaux sauvages ou aux vecteurs mécaniques (p. ex., rongeurs ou insectes qui introduiraient par accident des particules virales de l’extérieur) peuvent inclure le maintien à l’intérieur des oiseaux et l’établissement de barrières pour empêcher la faune d’interagir avec l’élevage54. Le personnel peut prendre des mesures pour éviter la contamination croisée entre les poulaillers ou les fermes en utilisant de l’EPI et en ayant conscience des risques de transmission par les vêtements, les chaussures, l’équipement et les véhicules contaminés44. Il faut également éliminer soigneusement les oiseaux abattus pour réduire les risques de transmission par les carcasses46, 53.
Certains pays et certaines régions ont envisagé la vaccination des volailles comme mesure préventive, là où le risque de transmission est élevé ou en cas d’urgence pour aider à maîtriser une flambée en cours55. Un programme de vaccination de masse se heurterait toutefois à certains problèmes et obstacles tels que les barrières commerciales, les coûts et la logistique55; on manque également de données sur l’efficacité des vaccins contre les infections asymptomatiques. La vaccination n’élimine pas la nécessité d’une surveillance continue et de mesures de biosécurité. La vaccination des volailles contre l’IAHP a été mise en œuvre en Chine (H5 et H7) et a été approuvée au Mexique vers la fin de 2022. Plus récemment, la France a annoncé un tel programme de vaccination de masse, commençant avec les canards, dont le lancement est prévu pour septembre 202356.
Considérations environnementales
Les oiseaux sauvages, ainsi que les mammifères sauvages de plus en plus, sont des réservoirs du virus; pour en comprendre l’évolution et la persistance, il devient donc nécessaire d’assurer une surveillance de la faune. La surveillance de l’IAHP chez les animaux sauvages est habituellement passive, s’appuyant sur l’analyse des carcasses d’oiseaux morts ou d’autres animaux sauvages signalés au Réseau canadien pour la santé de la faune (ou au BC Wildlife Health Program [programme de santé de la faune de la Colombie-Britannique])16. Les groupes les plus susceptibles d’interagir avec la faune (groupes de science citoyenne, professions de plein air, communautés autochtones) peuvent jouer un rôle important dans la détection et le signalement d’animaux sauvages malades ou morts de cause inconnue. La surveillance active pour dépister les infections bénignes ou asymptomatiques chez les animaux sauvages est limitée.
Les risques de transmission peuvent être plus élevés dans certaines conditions environnementales ou à certains moments de l’année. Par exemple, les basses températures27, 57 et les eaux de pH neutre à alcalin (de 7,0 à 8,5), de faible salinité (moins de 0,5 p.p. 103) et de faible concentration en ammonium (moins de 0,5 mg/litre)58 sont plus favorables à la survie des virus d’IAHP. La transmission hydrique est un mode important d’infection chez les oiseaux marins. Les migrations peuvent entraîner une résurgence de la maladie parmi les populations d’oiseaux sauvages en raison d’une densité accrue des populations d’oiseaux et de la contamination de l’environnement. Les sites de nidification ou les régions d’hivernage peuvent ainsi devenir des points chauds de transmission, et sont également populaires pour l’observation de la faune. Une surveillance ou une sensibilisation accrues peuvent donc être nécessaires dans certains environnements ou à certains moments de l’année pour détecter rapidement les oiseaux malades ou morts et renforcer la vigilance du public.
Il est difficile de déployer des mesures de biosécurité destinées aux animaux sauvages, particulièrement pour les espèces marines ou très mobiles34. Certaines mesures comme le retrait des carcasses pourraient aider à prévenir la contamination de l’environnement dans les régions où la densité des oiseaux est faible et réduire les possibilités de contamination des rapaces, des mammifères et des animaux domestiques par les carcasses. Lors d’un épisode de mortalité massive, le retrait des carcasses pourrait cependant être moins efficace pour réduire la transmission faunique en raison de la contamination environnementale considérable ayant déjà eu lieu (p. ex., dans un site de nidification d’oiseaux de mer)59. La mesure pourrait aussi perturber les colonies d’oiseaux, provoquant un déplacement des oiseaux contaminés vers de nouvelles régions, ou permettre la dissémination du virus à l’intérieur ou à l’extérieur de la région par les chaussures, les vêtements ou l’équipement du personnel qui ramasse les carcasses.
Les pertes d’habitats causées par le développement, le changement climatique ou les catastrophes naturelles peuvent densifier la faune, alors qu’elle doit se contenter d’un territoire toujours plus étroit, la pousser à chercher de nouveaux habitats ou en modifier les habitudes ou les haltes migratoires60. La dégradation ou la pollution des environnements peuvent aussi se répercuter sur les sources naturelles de nourriture, poussant les animaux sauvages à se rapprocher des humains et des milieux urbains ou agricoles dans leur quête de nourriture, ce qui accroît le risque de transmission. Par conséquent, la prévention de la propagation et des possibilités de saut d’espèce peut exiger des solutions à long terme comme la restauration des habitats et des mesures de protection environnementale.
Considérations pour la santé humaine
La prévention, la détection précoce et le signalement des infections, la recherche des contacts, la surveillance génomique et la diffusion des résultats d’enquêtes épidémiologiques sur les cas chez les humains sont des responsabilités partagées. Les organismes fédéraux (ASPC, SC et ECCC) fournissent au public des conseils et des ressources sur la prévention de la transmission de l’IAHP (encadré 5)61-64, et les organismes de santé et sécurité au travail dispensent des conseils aux professions exposés à un risque accru (p. ex., le personnel de l’industrie avicole et des parcs, les agents de protection, les vétérinaires et les chercheurs)44, 65.
Les professionnels de la santé jouent quant à eux un rôle dans la détection des occurrences d’IAHP chez les patients présentant des symptômes grippaux et ayant été exposés récemment à des animaux sauvages ou à des volailles. Ils doivent signaler toute infection au virus de la grippe A(H5N1) au médecin hygiéniste. La santé publique participera aux activités de suivi, notamment aux enquêtes épidémiologiques, aux études de cas détaillées et aux analyses génomiques, toutes indispensables afin de connaître les modes de transmission ainsi que l’évolution du virus pour détecter les modifications de pathogénicité pour l’humain. La diffusion rapide de telles informations aux échelles nationale et mondiale peut accroître le degré de préparation et améliorer les activités d’intervention49.
Il n’existe actuellement aucun vaccin contre l’IAHP homologué Canada pour les humains ou les animaux au, mais la vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée pour les personnes qui présentent un risque élevé d’exposition à l’IAHP afin de réduire les risques associés à une co-infection par l’IAHP et un virus grippal infectant les humains66.
Encadré 5. Conseils généraux pour les membres du public38,61-64,67,68 |
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La santé publique environnementale appliquée a un rôle important à jouer dans la surveillance et la protection de la santé publique en diffusant l’information sur les dangers et les précautions à prendre pour maîtriser les infections, par exemple les mesures indiquées dans l’encadré 5, de même qu’en participant à la recherche des flambées chez les animaux, particulièrement lorsqu’il s’agit d’infections d’hôtes inhabituels comme des animaux domestiques ou des animaux sauvages urbains.
Conclusions
La persistance de la flambée actuelle de grippe A(H5N1) démontre la capacité du virus à se réassortir, à évoluer et à acquérir d’autres mutations qui lui permettent de survivre et d’infecter une plus grande diversité d’espèces d’oiseaux et de mammifères que ce qu’on avait pu observer auparavant. La situation accroît le risque de saut vers l’espèce humaine et menace la biodiversité mondiale, tout en entraînant des répercussions sur l’économie et la sécurité alimentaire. La transmission continue du virus chez les oiseaux sauvages, commerciaux et domestiques pourrait entraîner davantage de décès, nécessiter l’abattage d’élevages infectés et menacer les efforts de conservation de la faune.
Compte tenu de ces problèmes, il est nécessaire d’établir des partenariats, une coopération et un partage d’information multisectoriels à l’échelle nationale et mondiale afin d’adopter une approche « Une seule santé » dans la gestion et l’atténuation de la flambée, y compris des mesures de santé pour la faune, les volailles et les humains. Si les mesures de santé animale sont souvent sous les projecteurs dans la gestion de l’influence aviaire lors de flambées, les professionnels de santé publique environnementale jouent également un rôle important en veillant à ce que les facteurs environnementaux de transmission et les risques pour la santé humaine soient pris en compte et diffusés pour prévenir la propagation continue ou les possibilités de saut d’espèce.
Remerciements
L’auteure aimerait remercier Angela Eykelbosh, Lydia Ma et Michele Wiens, employées du CCNSE, d’avoir révisé le présent document.
Références
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